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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Fontanelli <strong>et</strong> Gesualdo <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1590), un certain nombre d’entre eux n’en sont pas<br />

moins étroitement connectés avec la cour ferraraise.<br />

Les choix poétiques <strong>les</strong> plus clairement orientés vers <strong>les</strong> goûts poétiques du<br />

commanditaire du recueil sont <strong>les</strong> extraits du Pastor fido <strong>de</strong> Battista Guarini, tragicomédie<br />

pastorale qui, rappelons-le, fut écrite <strong>et</strong> crée à Ferrare <strong>dans</strong> la première moitié <strong>de</strong>s années<br />

1580, avant que son auteur ne quitte la cour d’Alfonso II en 1588.<br />

Macque musiqua <strong>de</strong>ux extraits <strong>de</strong> la pastorale : Al subito apparir <strong>de</strong>l primo raggio (<strong>et</strong> sa<br />

<strong>de</strong>uxième partie E s’alor non si coglie) <strong>et</strong> Non son, non son questi sospiri ar<strong>de</strong>nti.<br />

Même si Macque aurait parfaitement pu se procurer le texte du Pastor fido sans<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> la cour <strong>de</strong> Ferrare puisque la pièce avait déjà connu plusieurs éditions à<br />

l’époque <strong>de</strong> la parution du Terzo libro 576 , il est difficile <strong>de</strong> ne pas faire le lien entre la<br />

présence <strong>de</strong> Guarini <strong>dans</strong> le recueil <strong>et</strong> le nom <strong>de</strong> son dédicataire. L’intérêt du compositeur<br />

pour <strong>les</strong> rimes du poète reste en eff<strong>et</strong> presque exclusivement circonscrit au Terzo libro.<br />

Malgré le succès croissant <strong>de</strong>s rimes guariniennes auprès <strong>de</strong>s madrigalistes à la fin du<br />

Cinquecento <strong>et</strong> au début du Seicento 577 , aucun texte <strong>de</strong> c<strong>et</strong> auteur n’est présent <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />

autres recueils du Franco-flamand, à l’exception du madrigal Occhi miei che ve<strong>de</strong>ste, du<br />

Secondo libro a sei <strong>de</strong> 1589 – le choix <strong>de</strong> ces vers était toutefois probablement plus<br />

motivé par la cohorte <strong>de</strong> compositeurs qui musiquèrent le texte avant Macque que par le<br />

nom <strong>de</strong> leur auteur 578 .<br />

D’autre part, même si <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1590, certaines anthologies poétiques avaient<br />

permis la diffusion <strong>de</strong>s <strong>madrigaux</strong> du poète ferrarais auprès <strong>de</strong>s musiciens 579 , tel n’était<br />

576 La première édition du Pastor fido date <strong>de</strong> 1589 même si le recueil est daté <strong>de</strong> 1590 (ll pastor fido<br />

tragicomedia pastorale, Venezia, Bonfadino, 1590). La pièce fut rééditée l’année suivant par Baldini,<br />

l’éditeur ducal ferrarais. Sur la genèse <strong>et</strong> <strong>les</strong> premières éditions du Pastor fido, voir ROSSI Vittorio, Battista<br />

Guarini ed « Il pastor fido ». Studio biografico-critico con documenti inediti, Torino, Loescher, 1886.<br />

577 Dans <strong>les</strong> premières décennies du XVII e siècle, la fortune <strong>de</strong>s rimes guariniennes auprès <strong>de</strong>s compositeurs<br />

atteignit presque celle du Canzoniere <strong>de</strong> Pétrarque. À ce propos, voir BIANCONI Lorenzo, « Il Cinquecento e<br />

il Seicento », op. cit., p. 331-333.<br />

578 Ce texte, qui comparaît <strong>dans</strong> une anthologie poétique du début <strong>de</strong>s années 1580 (Raccolto d'alcune<br />

piacevoli rime, Parma, Viotto, 1582) fut en eff<strong>et</strong> musiqué une dizaine <strong>de</strong> fois avant la parution du Secondo<br />

libro a sei <strong>de</strong> Macque, <strong>et</strong> une quinzaine <strong>de</strong> fois par la suite.<br />

579 Même si la première édition <strong>de</strong>s rimes <strong>de</strong> Guarini ne vit le jour qu’en 1598 (GUARINI Battista, Rime,<br />

Venezia, Ciotti), la diffusion d’un certain nombre <strong>de</strong> textes avait été rendue possible grâce à diverses<br />

anthologies. À ce propos, voir VASSALLI Antonio, « Appunti per la storia <strong>de</strong>lla scrittura guariniana: le rime a<br />

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