ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

più diletti universalmente
quando è semplice, che
quando è fatta con tanto
artificio, et cantata con molte
parti; si può comprender da
questo, che con maggior
dilettatione si ode cantare
alcuno solo al suono di un
Organo, della Lira, del Leuto,
o di altri simili istrumenti, che
non si ode molti. Et se pur
molti cantando insieme
muoveno l'animo, non è
dubbio, che universalmente
con maggior piacere si
ascoltano quelle canzoni, le
cui parole sono da i cantori
insieme pronunciate, che le
dotte compositioni, nelle quali
si odono le parole interrotte
da molte parti. 52
délecte de manière plus
universelle quand elle est simple
que quand elle est faite avec
beaucoup d’artifici, et chantée
avec de nombreuses parties. On
comprendra donc pourquoi on
entend chanter avec plus de plaisir
une seule personne accompagnée
par un orgue, une lyre ou un luth,
ou par quelque instrument
semblable, que plusieurs voix
ensemble. Et même si plusieurs
voix chantant ensemble peuvent
émouvoir l’âme, il n’y a pas de
doute qu’on écoutera
universellement avec plus de
plaisir ces chansons dont les
paroles sont prononcées ensemble
par les chanteurs, plutôt que celles
dont on entend les paroles
interrompues par de nombreuses
parties.
La simplicité de facture, dans le chant accompagné comme dans les pièces polyphoniques
accordales, provoque plus de plaisir à l’auditeur qu’une musique pleine d’artifici, reposant sur
une écriture contrapuntique complexe.
On retrouve la même idée dans le Discorso de Giustiniani. Dans l’énoncé des principales
règles qu’un compositeur doit suivre « selon l’opinion générale des musiciens, pour qu’une
composition de n’importe quel style ou manière réussisse à être digne des éloges et du goût de
celui qui l’entend », Giustiniani met l’accent sur le fait que « la composition en entier et
particulièrement les fugues soient faciles et fluides de telle sorte que l’artificio ne les rende
pas trop scabreux » (« la composizione tutta e particolarmente le fughe siano facili e correnti
in maniera che l’artificio non le renda scabrose »). 53 En d’autres termes, Giustiniani, sans
52
ZARLINO Gioseffo, Le Istitutioni harmoniche, Venezia, Franceschi, 1558, deuxième partie, p. 75.
53
GIUSTINIANI Vincenzo, Discorso sopra la musica de' suoi tempi, in SOLERTI Angelo, Le origini del
melodramma, op. cit., p. 113.
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