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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Cru<strong>de</strong>l se m’uccid<strong>et</strong>e est un texte tripartite relativement long – onze vers, longueur maximale<br />

du madrigal selon certains théoriciens <strong>de</strong> l’époque 408 – <strong>de</strong> type discursif 409 . En réponse à ce<br />

style poétique plus grave que <strong>les</strong> p<strong>et</strong>ites compositions épigrammatiques <strong>et</strong> déjà en relative<br />

disgrâce auprès <strong>de</strong>s madrigalistes <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1580, Macque musique ces vers <strong>de</strong> manière<br />

tout à fait classique. Ce <strong>de</strong>rnier écrit en eff<strong>et</strong> un exor<strong>de</strong> en notes blanches, comme il aurait pu<br />

le faire avec un texte <strong>de</strong> Pétrarque (comparer notamment avec <strong>les</strong> premières mesures <strong>de</strong><br />

Quante lagrime, lasso, quanti versi, la troisième partie <strong>de</strong> la sextine qui ouvre le recueil). Le<br />

reste <strong>de</strong> la pièce s’anime un peu, mais <strong>de</strong> manière relativement mesurée.<br />

On r<strong>et</strong>rouve un exor<strong>de</strong> en notes blanches pour le premier distique <strong>de</strong> Di pianto e di lamento,<br />

l’une <strong>de</strong>s trois pièces en mo<strong>de</strong> 10 du Secondo libro a cinque. Pour ce madrigal<br />

épigrammatique, conclu par une argutie paradoxale en double oxymore, Macque fait ici une<br />

curieuse synthèse entre le style léger qui caractérise l’ensemble du Secondo libro a cinque <strong>et</strong><br />

le caractère grave <strong>de</strong> ces vers. En eff<strong>et</strong>, le sogg<strong>et</strong>to en brèves <strong>et</strong> semi-brèves est disposé en<br />

imitation biaccordale (mi/la) – technique qui, on le rappelle, est née avec le style hybri<strong>de</strong> –<br />

agrémentée ponctuellement <strong>de</strong> quelques r<strong>et</strong>ards <strong>de</strong> tierce.<br />

Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières pièces sont plus novatrices <strong>dans</strong> leur recherche d’expressivité. Il s’agit <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux <strong>madrigaux</strong> épigrammatiques relativement courts (six <strong>et</strong> huit lignes), conclus par un<br />

distique à rime plate en forme <strong>de</strong> pointe. Nel morir si diparte s’ouvre par une section<br />

déclamative dont <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premiers accords génèrent un chromatisme ascendant.<br />

exemple musical 31 : Nel morire si diparte (I.4, n. 8, brèves 1-3)<br />

408<br />

Notamment Girolamo Ruscelli <strong>et</strong> Antonio Minturno. À ce propos, voir LA VIA Stefano, « ‘Madrigale’ e<br />

rapporto fra poesia e musica nella critica l<strong>et</strong>teraria <strong>de</strong>l Cinquecento », op. cit., p. 42-43.<br />

409<br />

Sur la différence entre madrigal discursif <strong>et</strong> madrigal épigrammatique <strong>et</strong> l’abandon du premier au profit du<br />

second <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>rnières décennies du XVI<br />

236<br />

e siècle voir SCHULZ-BUSCHHAUS Ulrich, Das Madrigal, op. cit.,<br />

p. 66-101 <strong>et</strong> p. 163-166.

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