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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Les dix-neuf autres textes du recueil sont tous anonymes <strong>et</strong> ne comparaissent <strong>dans</strong> aucune<br />

source poétique. Dans la très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s cas (quinze numéros sur dix-neuf), Macque<br />

fut apparemment le seul madrigaliste à musiquer ces vers, ce qui laisse penser que ces poésies<br />

furent écrites pour l’occasion, peut-être directement fournies par le commanditaire <strong>de</strong><br />

l’œuvre 353 . La structure très alambiquée <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong> ces rimes – parfois à la limite du<br />

compréhensible 354 – trahit une démarche poétique sans gran<strong>de</strong>s prétentions littéraires,<br />

caractéristique d’une « poésie <strong>de</strong> consommation » écrite <strong>dans</strong> la seule vue d’une intonation<br />

musicale.<br />

Formes <strong>et</strong> sty<strong>les</strong><br />

Les textes du Secondo libro <strong>de</strong> madrigali a cinque voci appartiennent à la tendance la plus<br />

légère <strong>et</strong> la plus humble du courant poétique pétrarquiste, contrastant singulièrement avec le<br />

style élevé <strong>de</strong>s textes pétrarquéens du livre précé<strong>de</strong>nt. Le Secondo libro a cinque est le<br />

premier recueil <strong>de</strong> <strong>madrigaux</strong> <strong>de</strong> l’auteur à n’utiliser aucun sonn<strong>et</strong> 355 ; ce livre se focalise au<br />

contraire presque exclusivement sur le madrigal cinquecentesco, forme poétique libre, à la<br />

structure métrique ouverte (seul le treizième numéro, Io son di neve al Sol, di cera al foco,<br />

répond à une forme métrique fixe, celle <strong>de</strong> l’octave – ABABABCC). Par la suite, Macque,<br />

comme beaucoup <strong>de</strong> ses contemporains, ne reviendra plus que sporadiquement au sonn<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

aux formes fixes en général 356 .<br />

Les textes mis en musique par Macque <strong>dans</strong> ce nouveau recueil appartiennent à la veine la<br />

plus piacevole du madrigal poétique <strong>de</strong> l’époque, dont Giovan Battista Strozzi le jeune nous<br />

laissa une précieuse <strong>de</strong>scription <strong>dans</strong> sa L<strong>et</strong>tione sopra i madrigali (« Leçon sur le madrigal »)<br />

<strong>de</strong> 1574 357 .<br />

À part une composition encomiastique, Le Ninfe <strong>de</strong>l mar d’Adria, chantant <strong>les</strong> louanges d’une<br />

ville <strong>de</strong> la mer adriatique (pour Keith Larson, il pourrait s’agir <strong>de</strong> Vasto, propriété <strong>de</strong> la<br />

353<br />

Il arrive que certains auteurs précisent <strong>dans</strong> la dédicace que le contenu littéraire du recueil leur a été fourni<br />

directement par le dédicataire. Voir par exemple la dédicace <strong>de</strong> l’anthologie Il trionfo di Dori (Venezia,<br />

Gardano, 1592), à laquelle participa Macque.<br />

354<br />

Voir particulièrement la conclusion du madrigal Prendi, Signor, vend<strong>et</strong>ta (II.5, n. 10) : « Ahi! che, dubbio <strong>de</strong>l<br />

fin, più ti dil<strong>et</strong>ta/viver in pace, amore,/che con l’armi cercar d’averne onore! » (littéralement : « Ah, qui, doutant<br />

<strong>de</strong> la fin, plus te délectes,/<strong>de</strong> vivre en paix, amour,/qu'avec <strong>les</strong> armes chercher à en avoir honneur ! » ; c’est-àdire<br />

: « Ah, amour, toi qui, doutant <strong>de</strong> l'issue du combat, préfères vivre en paix plutôt que vaincre<br />

honorablement par <strong>les</strong> armes ! »).<br />

355<br />

À l’exclusion évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux recueils <strong>de</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane.<br />

356<br />

Voir supra, note 344 pour le contenu poétique du recueil <strong>de</strong> 1589.<br />

357<br />

C<strong>et</strong>te leçon, prononcée en 1574 à l’Acca<strong>de</strong>mia fiorentina, ne fut publiée qu’en 1635 (L<strong>et</strong>tione sopra i<br />

Madrigali, recitata l’anno 1574 nell’Acca<strong>de</strong>mia Fiorentina, in Orazioni <strong>et</strong> altre prose, Roma, Grignani). De<br />

larges extraits <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te leçon sont proposés <strong>dans</strong> SCHULZ-BUSCHHAUS Ulrich, Das Madrigal, op. cit., p. 113-120.<br />

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