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ariosita et artificiosita dans les madrigaux de giovanni de macque

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Les <strong>de</strong>ux passages cherchent indubitablement à exprimer la notion d’éblouissement<br />

(abbagliar <strong>et</strong> abbagliò) en faisant passer rapi<strong>de</strong>ment un même motif d’une voix à l’autre, afin<br />

d’obtenir une texture éparpillée. Le résultat est cependant différent. Alors que du premier se<br />

dégage une impression <strong>de</strong> masse sonore un peu confuse (confusion qui correspond sans aucun<br />

doute à l’idée d’éblouissement), le second est beaucoup plus structuré <strong>et</strong> parvient à tirer profit<br />

du jeu <strong>de</strong> réponses entre <strong>les</strong> voix grâce à un motif plus concis <strong>et</strong> plus vif, facilement<br />

i<strong>de</strong>ntifiable à l’écoute au milieu <strong>de</strong> la polyphonie.<br />

Macque avait déjà introduit <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s basés sur <strong>de</strong>s fuses déclamées <strong>dans</strong> ses Madrigali a<br />

quattro, cinque <strong>et</strong> sei voci, mais ceux-ci se limitaient presque toujours à la cellule rythmique<br />

q. e. Dans <strong>les</strong> Madrigal<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> napolitane, un nouveau pas est très clairement franchi. Il est<br />

en eff<strong>et</strong> rare <strong>de</strong> trouver un suj<strong>et</strong> qui ne soit égayé par quelques fuses déclamées ou, le cas<br />

échéant, vocalisées. De plus, Macque s’autorise ici <strong>et</strong> là <strong>de</strong> longues suites <strong>de</strong> fuses déclamées,<br />

absolument inédites <strong>dans</strong> ses premiers volumes :<br />

exemple musical 4 : Talor mi s’avicina (MN2, n. 16)<br />

Si l’on se réfère au passage du Melopeo y maestro <strong>de</strong> Cerone évoqué précé<strong>de</strong>mment, il<br />

émanait sans doute <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> motif une forte saveur <strong>de</strong> genres légers pour l’auditeur <strong>de</strong>s<br />

années 1580. Certains compositeurs <strong>de</strong> pièces légères avaient en eff<strong>et</strong> commencé à explorer<br />

<strong>les</strong> possibilités d’un travail contrapuntique basé sur ce type <strong>de</strong> suj<strong>et</strong>s vivants, rapi<strong>de</strong>s <strong>et</strong><br />

nerveux dès le début <strong>de</strong>s années 1570. À côté <strong>de</strong>s auteurs <strong>de</strong> canzoni alla napolitane<br />

(notamment Ferr<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> Conversi), Zappasorgo, auteur <strong>de</strong> pièces moins ambitieuses à trois<br />

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