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Rapport da la cour des comptes 2010 (Tome 1) - Transparency

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2. Dysfonctionnements du conseil d’administration<br />

• Des pouvoirs du conseil d’administration non c<strong>la</strong>irement définis<br />

<strong>la</strong> consultation de certains dossiers d’enquêtes et les suites qui leur ont été réservées pousse à<br />

s’interroger sur le rôle <strong>des</strong> administrateurs du CDVM <strong>da</strong>ns l’examen <strong>des</strong> délits boursiers et les suites<br />

à donner.<br />

l’examen <strong>des</strong> débats portant sur les résultats <strong>des</strong> enquêtes par les administrateurs se focalise souvent<br />

sur <strong>la</strong> qualification juridique <strong>des</strong> faits, ou se limite à <strong>la</strong> contrainte de l’arsenal juridique en matière<br />

d’investigation, ou <strong>la</strong> difficulté de prouver l’existence de l’élément intentionnel <strong>da</strong>ns les faits relevés. Et<br />

ce bien que l’enquête menée sur les délits boursiers par ses services est une simple enquête administrative<br />

limitée de par sa nature par rapport à l’enquête judiciaire.<br />

D’ailleurs, l’article 35 du <strong>da</strong>hir portant loi n°1-93-212 prévoit c<strong>la</strong>irement <strong>la</strong> saisine du procureur du Roi<br />

même <strong>da</strong>ns le cas d’une simple prise de connaissance <strong>des</strong> infractions pouvant faire l’objet de sanctions<br />

pénales.<br />

La conséquence de <strong>la</strong> gestion actuelle est que <strong>des</strong> faits avérés et présumés graves ne sont pas transmis<br />

à <strong>la</strong> justice et échappent à <strong>la</strong> sanction. Certains dossiers sont c<strong>la</strong>ssés soit à <strong>la</strong> phase de pré- enquête ou<br />

même après enquête et examen par <strong>la</strong> commission paritaire, pour différents motifs tels <strong>la</strong> limitation de<br />

l’arsenal juridique en matière d’investigation et <strong>la</strong> qualification juridique.<br />

• Un conseil d’administration déférant l’examen <strong>des</strong> délits instruits en enquêtes<br />

<strong>la</strong> sanction en matière de délits boursiers devrait, en principe, s’inscrire <strong>da</strong>ns <strong>la</strong> célérité pour assurer<br />

l’efficacité <strong>des</strong> poursuites et donner l’exemple sur le marché. Or, <strong>da</strong>ns <strong>la</strong> réalité, les procédures prennent<br />

un temps important.<br />

Dans l’affaire O, qui était d’ailleurs le seul dossier transféré à <strong>la</strong> justice (avant le 30 mars 2011), les faits<br />

portaient sur <strong>des</strong> faits relevés par <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce entre le 5 novembre et le 31 décembre 2003 suite à<br />

<strong>des</strong> transactions arrangées entre deux compagnies d’assurance <strong>da</strong>ns l’objectif de faire monter le <strong>cour</strong>s<br />

du titre (le <strong>cour</strong>s est passé de 1 320 DH au 5 novembre 2003 à 1 690 DH au 31 décembre 2003). Bien<br />

que l’enquête ait été ouverte depuis le 11 mars 2004, <strong>la</strong> décision de transfert du dossier à <strong>la</strong> justice n’a<br />

été prise par le conseil d’administration que lors de sa réunion tenue le 26 juin 2007.<br />

En outre, <strong>des</strong> dossiers re<strong>la</strong>tifs à <strong>des</strong> faits remontant à 2006 et 2007 (dossiers n°5/08-2006-DI, 3/05-<br />

2007-MC et 9/10-2007-MC) et sur lesquels devait se prononcer le conseil d’administration de février<br />

2009, ont été retransmis au conseil d’administration du 15 juillet <strong>2010</strong> qui a également reporté leur<br />

examen à une séance dédiée pour <strong>la</strong> 2ème quinzaine du mois d’août <strong>2010</strong>. Cette séance n’aura lieu que le<br />

30 mars 2011, pour enfin décider, le c<strong>la</strong>ssement <strong>des</strong> deux premières affaires et un simple avertissement<br />

et sanction pécuniaire de 200.000 dh pour <strong>la</strong> dernière.<br />

Le conseil d’administration évite généralement <strong>la</strong> saisine du procureur du Roi pour <strong>des</strong> délits boursiers<br />

avérés et ce en présentant <strong>des</strong> arguments peu convaincants, parmi lesquels : non familiarisation <strong>des</strong><br />

juridictions nationales avec ce type d’affaires, éviter de nouveaux scan<strong>da</strong>les financiers <strong>da</strong>ns le marché<br />

(cas de MCM), ou encore <strong>da</strong>ns le cas de CD, « le fait qu’un établissement public soit impliqué ne<br />

permettant pas une discussion lucide sur le dossier ». Cette situation a pour effet de nuire à l’intégrité<br />

du marché et d’assurer une protection à <strong>des</strong> comportements délictuels.<br />

Pour d’autres cas, le conseil déférait de se prononcer sur certains délits, pouvant déboucher sur<br />

une sanction pénale, en déci<strong>da</strong>nt leur transfert à <strong>la</strong> commission paritaire dont l’institution par <strong>la</strong> loi<br />

modificative n°23-01 avait pour objectif l’instruction <strong>des</strong> faits à caractère disciplinaire. D’ailleurs,<br />

188 raPPort aNNuel de <strong>la</strong> Cour deS CoMPteS -

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