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Rapport da la cour des comptes 2010 (Tome 1) - Transparency

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les inspecteurs qui mènent les enquêtes proposent les montants <strong>des</strong> amen<strong>des</strong> et les conditions de<br />

transaction et conduisent même, sous <strong>la</strong> supervision du directeur de l’Office, les négociations avec les<br />

parties concernées.<br />

Or, en menant ces négociations, le département de l’inspection risque de se trouver en situation de<br />

conflit d’intérêts, parce que le jugement professionnel <strong>des</strong> inspecteurs peut être influencé par un intérêt<br />

financier particulier <strong>da</strong>ns <strong>la</strong> mesure où une partie du produit <strong>des</strong> amen<strong>des</strong> revient aux responsables et<br />

inspecteurs de ce département sous forme de primes et de bonifications.<br />

Il ressort <strong>des</strong> dossiers traités par le département de l’inspection que l’Office re<strong>cour</strong>t quasisystématiquement<br />

à <strong>la</strong> voie transactionnelle. en effet, au titre de <strong>la</strong> période 2004 à 2009, sur les 648<br />

dossiers traités, 629 ont été régu<strong>la</strong>risés par voie transactionnelle, ce qui représente 97% <strong>des</strong> dossiers.<br />

Or, si <strong>la</strong> voie transactionnelle permet à l’Office d’encaisser <strong>des</strong> sommes importantes d’amen<strong>des</strong> en<br />

terme absolu, ces derniers restent faibles par rapport à <strong>la</strong> gravité <strong>des</strong> infractions commises et <strong>des</strong><br />

montants qui y sont mis en jeu.<br />

Ce n’est qu’en <strong>2010</strong> que l’Office <strong>des</strong> changes a mis en p<strong>la</strong>ce un comité de transaction composé <strong>des</strong><br />

chefs <strong>des</strong> départements et <strong>des</strong> inspecteurs ayant effectué les enquêtes pour arrêter et proposer les<br />

conditions de régu<strong>la</strong>risation <strong>des</strong> dossiers contentieux.<br />

La Cour <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> recommande aux pouvoirs publics de mettre à jour <strong>la</strong> réglementation <strong>des</strong> changes <strong>da</strong>ns le sens<br />

d’encadrer les procédures d’instruction <strong>des</strong> dossiers contentieux et de transaction et de fixer <strong>des</strong> dé<strong>la</strong>is de prescription <strong>des</strong><br />

contrôles entrepris par l’inspection, et ce afin de préserver les droits <strong>des</strong> assujettis.<br />

3- Transfert irrégulier de capitaux à l’étranger<br />

La Cour <strong>des</strong> <strong>comptes</strong> a constaté une insuffisance <strong>da</strong>ns le contrôle <strong>des</strong> opérateurs faisant re<strong>cour</strong>s à<br />

l’assistance technique étrangère, <strong>des</strong> opérations de transfert de dividen<strong>des</strong>, <strong>des</strong> banques, <strong>des</strong> sociétés<br />

d’assurance et de réassurance et <strong>des</strong> sociétés de bourse. Ceci a permis à ces opérateurs de procéder à<br />

<strong>des</strong> transferts irréguliers ou à <strong>des</strong> non rapatriements de devises.<br />

Assistance technique étrangère<br />

Pour <strong>la</strong> seule période 2005 à 2009, le montant total <strong>des</strong> transferts effectués par les personnes morales<br />

résidentes, au titre de l’assistance technique étrangère, a atteint 31,38 milliards DH. Le montant de<br />

ces transferts est en augmentation continue notamment par les sociétés opérant <strong>da</strong>ns le secteur <strong>des</strong><br />

télécommunications et celui de <strong>la</strong> gestion déléguée <strong>des</strong> services publics.<br />

Cette augmentation importante <strong>des</strong> transferts en matière d’assistance technique étrangère n’a pas été<br />

accompagnée d’un suivi rigoureux de <strong>la</strong> part de l’Office qui ne dispose pas encore de base de données<br />

lui permettant un suivi régulier et efficace de cette activité.<br />

À partir de 2004, le contrôle en matière de transfert au titre de l’assistance technique étrangère a<br />

essentiellement concerné les sociétés qui assurent <strong>la</strong> gestion déléguée de service public. Cepen<strong>da</strong>nt, les<br />

amen<strong>des</strong> infligées à ces sociétés étaient faibles et non proportionnelles aux montants irrégulièrement<br />

transférés ou sans contrepartie réelle et à <strong>la</strong> gravité <strong>des</strong> infractions commises. Cette pratique est contraire<br />

à l’esprit du Dahir du 30 aout 1949, qui lie l’amende au montant de l’infraction. En effet, l’article 15<br />

de ce Dahir prévoit qu’en cas de poursuites judiciaires, «…L’amende ne doit pas être inférieure à cinq<br />

fois <strong>la</strong> valeur <strong>des</strong> devises ayant fait l’objet de l’infraction…». Ainsi, le re<strong>cour</strong>s à <strong>la</strong> voie transactionnelle<br />

ne doit pas faire abstraction de ce principe de proportionnalité entre le montant de l’amende et le<br />

montant objet de l’infraction.<br />

218 raPPort aNNuel de <strong>la</strong> Cour deS CoMPteS -

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