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aspect de l’affaire, de même que le petit pavé dans la mare,<br />

Betty putain à temps partiel. Je décidai donc de ne pas le<br />

mentionner dans le rapport et de transmettre verbalement<br />

l’information à Russ Millard.<br />

Du téléphone de la salle de brigade, j’appelai le Bureau<br />

central de casting et demandai des renseignements sur<br />

Elizabeth Short. Un employé me répondit que personne<br />

répondant à ce nom ou à un quelconque diminutif d’Elizabeth<br />

n’avait jamais été enregistré chez eux, ce qui rendait peu<br />

probable qu’elle eût jamais joué dans une production<br />

hollywoodienne légitime. Je raccrochai en me disant que le film,<br />

c’était encore une nouvelle fable de Betty, et son viseur un<br />

accessoire de conte de fées.<br />

C’était la fin de l’après-midi. De ne plus avoir Kœnig à mes<br />

basques, j’avais l’impression d’avoir survécu à un cancer et les<br />

trois entrevues avaient le goût d’une overdose de Betty/Beth<br />

Short et de ses dernières semaines sur terre dans des hôtels bon<br />

marché. J’étais fatigué et affamé, je rentrai donc à la maison<br />

pour me payer un sandwich et un petit somme, et je tombai en<br />

plein sur un nouveau numéro du grand spectacle du Dahlia<br />

Noir.<br />

Kay et Lee étaient debout autour de la table de la salle à<br />

manger en train d’étudier les photos des lieux du crime entre la<br />

39 e et Norton : la tête défoncée de Betty Short ; les seins lacérés<br />

de Betty Short, la moitié du corps évidé de Betty Short ; les<br />

jambes de Betty Short en grand écart Ŕ le tout en noir et blanc<br />

lustré. Kay fumait nerveusement et jetait des petits coups d’œil<br />

aux photos ; Lee les étudiait l’une après l’autre, le visage dévoré<br />

de tics nerveux de toutes parts, l’extra-terrestre chargé à la<br />

benzédrine. Ils ne dirent pas un mot ; je restai là, debout, jouant<br />

au faire-valoir devant le macchabée le plus célèbre de toute<br />

l’histoire de L.A.<br />

Finalement, Kay dit : « Salut, Dwight », et Lee pointa un<br />

doigt tremblotant sur un gros plan des mutilations du torse.<br />

ŕ Ce n’est pas le résultat du hasard, j’en suis sûr. Vern<br />

Smith dit qu’un mec l’a draguée dans la rue, l’a emmenée<br />

quelque part pour la torturer puis l’a larguée dans un terrain<br />

vague. Conneries. Le mec qui a fait ça la haïssait pour une<br />

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