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centaines de personnes interrogées et elle n’apparaissait dans<br />

aucun des tuyaux reçus. L’unique mention de lesbiennes était<br />

visiblement une affaire de cinglés Ŕ des fêlés de religion qui<br />

transmettaient des infos téléphoniques empoisonnées et nous<br />

tuyautaient sur les membres de sectes rivales comme étant<br />

« des nonnes gouines qui ont sacrifié la fille en l’honneur du<br />

pape Pie XII » et « des lesbiennes qui accomplissaient des rites<br />

communistes et païens ».<br />

A midi, Lee n’avait toujours pas fait son apparition…<br />

J’appelai la maison, la brigade d’University et l’hôtel El Nido,<br />

sans succès. Je voulais avoir l’air occupé pour que personne ne<br />

me refile un boulot quelconque, aussi je fis le tour des tableaux<br />

d’affichage à lire les comptes rendus.<br />

Russ Millard avait établi un nouveau et dernier résumé<br />

avant de partir pour San Diego et Tijuana la nuit dernière. Il y<br />

disait qu’il allait, en compagnie de Harry Sears, vérifier les<br />

dossiers des R.I. et des Mœurs à la recherche de pornographes<br />

suspects ou condamnés, puis partir à la recherche du lieu où<br />

avait été tourné le film porno à TJ. Vogel et Kœnig avaient été<br />

incapables de dénicher le « Mexicain » de Lorna Martilkova à<br />

Gardena, et ils partaient aussi pour Tijuana pour enquêter sur la<br />

piste du film porno. L’enquête du coroner avait eu lieu la veille :<br />

la mère d’Elizabeth Short était présente et avait identifié les<br />

restes. Marjorie Graham et Sheryl Saddon témoignèrent de la<br />

vie de Betty à Hollywood, Red Manley sur la manière dont il<br />

avait amené Betty de Dago pour la déposer en face de l’hôtel<br />

Biltmore le 10 janvier. Jusqu’à présent, un quadrillage poussé<br />

des alentours du Biltmore n’avait rien donné de positif,<br />

personne ne l’avait reconnue, on continuait à passer au peigne<br />

fin les casiers des cinglés et des criminels coupables de délits<br />

sexuels, les quatre fêlés qui avaient avoué étaient toujours en<br />

tôle à la prison municipale dans l’attente d’une vérification de<br />

leurs alibis, d’un contrôle psychiatrique et d’un dernier<br />

interrogatoire. Le cirque continuait, les infos par téléphone<br />

tombaient comme s’il en pleuvait, avec pour résultat des<br />

interrogatoires de quatrième ou cinquième main Ŕ on parlait à<br />

des gens qui connaissaient des gens qui connaissaient des gens,<br />

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