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pour lui faire remonter les marches. Je sentis quelque chose qui<br />

me martelait les jambes.<br />

ŕ Laisse mon papa tranquille ! Laisse mon papa tranquille !<br />

L’assaillant était un petit garçon en short et marinière. Il me<br />

fallut une demi-seconde pour reconnaître le gamin du violeur Ŕ<br />

la ressemblance était frappante. Le garçon s’accrocha à ma<br />

ceinture et continua à beugler : « Laisse mon papa tranquille. »<br />

Le père continua à beugler qu’on lui laisse le temps de dire au<br />

revoir et de trouver quelqu’un pour s’occuper du petit. Je<br />

continuai à avancer, remontant les marches et traversant le<br />

Polar Palace, mon revolver sur la tête du violeur, le poussant de<br />

mon autre main avec le gamin qui se traînait derrière, hurlant et<br />

cognant de toutes ses forces. Un attroupement s’était formé ; je<br />

criai : « Police » jusqu’à ce qu’on me laisse passer et que je voie<br />

la porte. Un vieux poivrot l’ouvrit pour moi, en lâchant :<br />

ŕ Hé ! Vous êtes pas Bucky Bleichert ?<br />

En haletant, je lui dis :<br />

ŕ Attrapez le môme et appelez une infirmière.<br />

On me débarrassa sans ménagements de la tornade en<br />

culottes courtes qui s’accrochait à mes basques. Je vis la Ford de<br />

Lee dans le parc de stationnement et je poussai Maynard tout le<br />

long du chemin, jusqu’à la banquette arrière de la voiture. Lee<br />

enclencha la sirène et laissa du caoutchouc sur la chaussée ; le<br />

violeur marmonnait un baratin sur Jésus. Mais je me<br />

demandais encore pourquoi le beuglement de la sirène ne<br />

parvenait pas à étouffer les hurlements du petit garçon pour son<br />

papa.<br />

Nous laissâmes Maynard à la prison du tribunal et Lee<br />

téléphona à Fritz Vogel à la Brigade de Central pour lui<br />

annoncer que le violeur était incarcéré et prêt à subir un<br />

interrogatoire sur les cambriolages de Bunker Hill. Ensuite,<br />

retour à la mairie, coup de fil aux inspecteurs de Highland Park<br />

pour les informer de l’arrestation de Maynard, et autre coup de<br />

fil à la Juvénile d’Hollywood pour apaiser ma conscience à<br />

propos du petit. L’infirmière que j’eus au bout du fil me dit que<br />

Billy Maynard était là et qu’il attendait sa mère, l’ex-femme de<br />

Coleman Maynard, serveuse de drive-in six fois condamnée<br />

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