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Herald

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Dément. D’une niaiserie magnifique. Douloureux, plein<br />

d’espoir, enragé. La raison pour laquelle j’ai écrit ce roman. La<br />

fureur misogyne rationalisée. La raison pour laquelle Betty<br />

Short a été assassinée, celle qui explique pourquoi je raconte<br />

des histoires de rédemption à l’intention des femmes.<br />

Et aussi pourquoi je suis un Hilliker bien plus qu’un Ellroy.<br />

« Cherchez la femme, Bucky. Souviens-toi de ça. »<br />

Josh Hartnett a compris le précepte. A l’écran, son Bucky<br />

Bleichert transpire de cette passion meurtrie pour ce quelqu’un<br />

là, dehors. Physiquement, Hartnett c’est Bucky tel que je le<br />

décris, et c’est moi. Il est grand, maigre, le cheveu sombre, avec<br />

de petits yeux marron. Il interprète Bucky au plus juste, sans<br />

excès de cabotinage. Il excelle à mettre en avant son savoir.<br />

Bucky Bleichert est sans cesse en train de jauger et de penser.<br />

C’est un homme circonspect, intelligent, sur ses gardes.<br />

Persévérant, il cherche à se protéger et s’il agit avec sa droiture,<br />

c’est à contrecœur. Il garde une dignité précaire à mesure que le<br />

consume sa folie obsessionnelle du Dahlia. Le roman est la voix<br />

d’un jeune homme qui devient adulte dans un enfer qu’il s’est<br />

lui-même fabriqué. Bucky Bleichert est seul responsable de sa<br />

propre chute. À un âge précoce, il a fait des choix moraux<br />

douteux et c’est d’une âme cruellement imparfaite qu’il fait don<br />

au Dahlia. Hartnett rend cela à la perfection. Il apparaît dans<br />

chaque scène, c’est lui le narrateur du film. C’est lui qui porte la<br />

vision morale du film. Il incarne une tendance positive du code<br />

des Hilliker : tu as beau avoir la peur au ventre, tu vas toujours<br />

de l’avant.<br />

Le film se construit autour de l’axe de DePalma et de<br />

Hartnett. C’est une constellation sur trois modes : thriller/film<br />

noir/idylle romanesque sur fond historique. Les décors relèvent<br />

presque de l’expressionnisme allemand. C’est L.A./ce n’est pas<br />

L.A./ c’est L.A. vu par les démons du Dahlia à leur dernière<br />

extrémité. Les images sont signées Vilmos Zsigmond, Dante<br />

Ferretti a assuré la direction artistique, et les costumes ont été<br />

conçus par Jenny Bevan. Le film vous impose d’en savourer<br />

chaque scène et de vous délecter de l’univers visuel qui vous a<br />

pris au piège. Cette richesse textuelle symbolise l’emprise que le<br />

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