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de paris dans chaque pâté d’immeubles, des appels au poste en<br />

code trois vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les flics à pied<br />

se baladaient avec des matraques plombées ; les inspecteurs de<br />

la brigade étaient enfouraillés de .45 automatiques chargés de<br />

balles dum-dum non réglementaires. Les poivrots du coin<br />

picolaient du « Lézard Vert » Ŕ eau de cologne coupée de porto<br />

blanc Old Monterey Ŕ et la passe standard pour une pute était<br />

de un dollar, un sac et une demi-thune si on allait « chez elle »,<br />

à savoir les tires abandonnées au cimetière de bagnoles entre la<br />

56 e et Central. Les mômes dans la rue étaient décharnés et<br />

souffreteux, les chiens errants souffraient de la gale et<br />

montraient toujours les crocs, les commerçants avaient tous un<br />

fusil de chasse sous le comptoir. La division de Newton Street<br />

était zone de guerre.<br />

Je me présentai au rapport après vingt-deux heures au pieu,<br />

sevré d’amphets à la gnôle. Le commandant du poste, un vieux<br />

lieutenant du nom de Getchell, m’accueillit chaleureusement, en<br />

me déclarant que Thad Green avait dit que j’étais réglo, et qu’il<br />

voulait bien de moi jusqu’à ce que je commence à déconner et<br />

lui prouver le contraire. À titre personnel, il détestait les<br />

boxeurs et les balances, mais il était prêt à faire une croix sur le<br />

passé. Mes collègues policiers demanderaient certainement,<br />

quant à eux, un peu de persuasion ; eux détestaient vraiment les<br />

flics à gloriole, les boxeurs et les bolcheviks, et ils se souvenaient<br />

avec émotion du séjour de Fritzie Vogel à Newton Street deux<br />

ans auparavant. L’officier commandant m’affecta à un circuit de<br />

ronde en solo, et je quittai cette première séance de briefing<br />

déterminé à être plus réglo que le bon Dieu lui-même.<br />

Au premier appel, ce fut pire.<br />

Le sergent de service me présenta aux policiers de<br />

patrouille, je n’obtins aucun applaudissement mais un vaste<br />

échantillonnage de regards en coin, de regards mauvais et de<br />

regards détournés. Après la lecture des délits, sept hommes sur<br />

les cinquante-cinq qui étaient là s’arrêtèrent pour me serrer la<br />

main et me souhaiter bonne chance. Le sergent me fit faire le<br />

tour de la division, en silence, et me déposa avec un plan des<br />

rues à la limite est de mon circuit de ronde ; en guise d’adieu, il<br />

me dit :<br />

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