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cauchemars : Betty assise à son arrêt d’autocar à Wilshire Ŕ<br />

direction ouest Ŕ 7 h 30 du soir Ŕ 12-1-47, faisant au revoir à<br />

Bucky, sur le point de plonger dans l’éternité. Je songeais à<br />

interroger la compagnie d’autocars, à convoquer pour<br />

interrogatoire tous les conducteurs sur cet itinéraire Ŕ lorsque<br />

je me rendis compte que la piste était trop froide, que n’importe<br />

quel conducteur qui se serait souvenu d’avoir chargé Betty se<br />

serait présenté au moment de tout le battage de 47. Je songeai à<br />

appeler les autres numéros que j’avais obtenus auprès de la<br />

Pacific Coast Bell Ŕ puis pigeai brusquement qu’ils s’éliminaient<br />

d’eux-mêmes chronologiquement Ŕ, ils ne collaient pas avec ce<br />

que je savais maintenant de l’heure et de l’endroit où se trouvait<br />

Betty. J’appelai Russ au Bureau où on m’apprit qu’il était<br />

toujours à Tucson, pendant que Harry travaillait au service<br />

d’ordre qui contrôlait la foule près du panneau des Terres<br />

d’Hollywood. Je finis mon examen des paperasses, avec au total<br />

aucun indicatif de Webster. Je songeai à me procurer le relevé<br />

téléphonique de Blatt à la P.C.B., et j’annulai l’idée tout aussitôt.<br />

L.A. centre, indicatif Madison pour joindre Webster, ce n’était<br />

pas un appel avec préavis Ŕ il n’en resterait aucune trace, même<br />

topo pour les listes d’appels du Biltmore.<br />

C’est alors que tout me dégringola dessus, images de la<br />

laideur accumulée : au revoir Bleichert à l’arrêt de bus, adios<br />

petit merdeux, toi qui fus quelqu’un, toi qui ne fus même jamais<br />

rien, petit indic et gros bras casseur de gueules à Négroville.<br />

T’as perdu au change une femme bien pour une connasse<br />

merdeuse, t’as transformé tout ce qu’on t’a jamais apporté sur<br />

un plateau en belle merde pure et dure, toutes tes grandes<br />

résolutions, c’est pas mieux que le huitième round au gymnase<br />

de l’Académie quand t’as foncé en plein sur une droite de<br />

Blanchard Ŕ pour retomber sur le cul dans un autre tas de<br />

merde encore plus gros qui portait le nom d’une fleur que tu as<br />

transformée en fumier. Au revoir, Betty, Beth, Betsy, Lizz, nous<br />

étions l’un et l’autre des errants, pas de bol qu’on ne se soit pas<br />

rencontrés avant la 39 e et Norton, ça aurait peut-être pu<br />

marcher, nous deux, peut-être que nous deux justement,<br />

ç’aurait été la seule chose qu’on n’aurait pas foirée au-delà de<br />

toute rédemption…<br />

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