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Herald

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ŕ Est-ce qu’ils savent que j’habite ici ?<br />

ŕ Non. J’ai dit au capitaine que je prendrais la filature. Ses<br />

autres gars ont dû vous repérer en route. Vous les avez perdus ?<br />

J’acquiesçai et lui soulevai sa cravate d’une pichenette de<br />

mon revolver.<br />

ŕ Comment ça se fait que vous soyez aussi coopératif ?<br />

Dolphine posa une main légère sur le canon et le déplaça<br />

sur le côté.<br />

ŕ Il y va de mes propres intérêts, et je suis drôlement doué<br />

pour tirer les marrons du feu quand y a deux parties qui se<br />

tirent la bourre. Je parle aussi plus facilement quand je suis<br />

assis. Vous croyez que ça peut se faire ?<br />

J’attrapai le fauteuil et le plaçai en face de lui. Dolphine se<br />

remit debout, essuya son costard et s’affala sur le siège. Je<br />

rengainai mon calibre.<br />

ŕ Doucement, et depuis le début.<br />

Dolphine s’exécuta.<br />

ŕ Il y a environ un mois, y a une Mexicaine qui est venue à<br />

mon bureau à Dago : un peu dodue, des tonnes de maquillage<br />

sur la tronche mais sapée comme une duchesse. Elle m’offrait<br />

cinq cents sacs pour repérer Blanchard, en me déclarant qu’il<br />

devait à son avis se trouver quelque part du côté de TJ ou<br />

d’Ensenada. Elle m’a dit qu’il était flic à L.A., et plus ou moins<br />

en cavale. Je sais que les flics de L.A. aiment bien le pognon et<br />

j’ai commencé à penser fric pronto.<br />

« J’ai demandé à mes indics de TJ de se renseigner sur lui et<br />

j’ai montré la photo du journal que la femme m’avait donnée.<br />

J’ai entendu dire que Blanchard se trouvait à TJ fin janvier, à se<br />

bagarrer, picoler et claquer des tas de pognon. C’est alors qu’un<br />

pote de la police des Frontières me dit qu’il se planque ici à<br />

Ensenada et qu’il paie sa protection aux Rurales Ŕ qui le laissent<br />

picoler et faire la bringue dans leur ville Ŕ c’est pas souvent que<br />

Vasquez tolère une chose pareille.<br />

« O.K., je débarque ici et je commence à filer Blanchard qui<br />

joue au riche gringo jusqu’au bout des ongles. Je le vois qui<br />

casse la gueule à ces deux espingos qui insultent la señorita,<br />

sous les yeux des Rurales qui ne bougent pas. Ça veut dire que le<br />

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