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Le Livre des récompenses et des peines - Chine ancienne

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<strong>Le</strong> livre <strong>des</strong> <strong>récompenses</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>peines</strong><br />

*<br />

Il y avait à Nan-king un étudiant qui allait subir ses examens. Sa<br />

figure était ornée de tous les agréments de la jeunesse. Dans la maison<br />

qui faisait face à son hôtel, demeurait la fille d'un magistrat : elle vit<br />

l'étudiant, <strong>et</strong> en devint éprise. Quand le concours fut terminé, elle<br />

envoya une servante pour inviter le jeune homme à un rendez-vous.<br />

Mais celui-ci, craignant de perdre les bénédictions du ciel, n'osa point<br />

aller au lieu indiqué. Un autre étudiant, qui demeurait avec lui, ayant<br />

appris secrètement c<strong>et</strong>te circonstance, prit la place de son condisciple,<br />

<strong>et</strong> alla au rendez-vous. Comme il faisait nuit, <strong>et</strong> qu'il était difficile de<br />

distinguer les traits de sa figure, la servante le conduisit auprès de sa<br />

maîtresse, qui le reçut dans son lit. Il arriva par hasard que le père vint<br />

à rentrer au milieu de la nuit. <strong>Le</strong>s ayant surpris ensemble, il entra p.332<br />

dans une telle colère qu'il les tua tous les deux. <strong>Le</strong> lendemain, on publia<br />

la liste du concours. <strong>Le</strong> jeune étudiant n'y vit point le nom de son<br />

condisciple qui l'avait remplacé, tandis que le sien figurait parmi les<br />

licenciés. Il dit alors aux personnes qui se trouvaient auprès de lui :<br />

— Si je fusse allé au rendez-vous, je serais inscrit aujourd'hui<br />

sur le registre <strong>des</strong> morts.<br />

*<br />

Dans les années Siouen-té (de 1426 à 1436), Tsao-naï arrêta <strong>des</strong><br />

voleurs qui avaient enlevé une jeune fille. C<strong>et</strong>te jeune fille vint le<br />

trouver au relais de la poste, <strong>et</strong> lui fit <strong>des</strong> propositions qui blessaient<br />

ses principes. « Comment oserais-je abuser de c<strong>et</strong>te jeune fille ? » se<br />

dit-il avec émotion. Aussitôt il prit un morceau de papier, <strong>et</strong> y écrivit<br />

ces quatre mots : Tsao-naï-pou-kho (Tsao-naï ne peut y consentir), <strong>et</strong><br />

le brûla. <strong>Le</strong> lendemain, il fit venir les parents de la jeune fille, <strong>et</strong> la leur<br />

rendit. Quelque temps après, comme l'empereur l'interrogeait dans le<br />

palais sur l'économie politique, tout à coup le vent fit voler vers lui un<br />

papier qui portait les quatre mots Tsao-naï-pou-kho (Tsao-naï ne peut y<br />

consentir). Son imagination s'enflamma, son élocution devint plus riche<br />

<strong>et</strong> plus fleurie, <strong>et</strong> il obtint le titre de Tchoang-youen.<br />

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