maladies parasitaires - USP

94 PARASITES DE LA PEAU.
ment à son hôte avec ses pattes ; elle dirige son rostre perpendiculairement
à la peau, l'applique au point d'élection et y fait pénétrer
les crochets terminaux de ses chélicères. A mesure que celles-ci
s'enfoncent, le dard les suit, et les dents rétrogrades de sa face inférieure
assurent la solidité de l'appareil dans la plaie. Il pénètre ainsi
jusqu'à sa base, et les palpes maxillaires, restés en dehors, s'appliquent
sur la peau de chaque côté de la blessure. L'adhérence
du rostre dans le derme est si étroite que, par une traction violente,
on risque de n'obtenir que le corps de la Tique et de laisser les
pièces buccales dans la plaie. D'ailleurs, l'arrachement même méthodique
entraîne presque toujours un petit lambeau de peau accroché
aux dents du dard et pris entre les palpes. L'appareil d'aspiration
consiste en une mince membrane, évasée en forme de cloche à partir
du rostre et des bords saillants de la cavité buccale.
Les femelles fécondées arrivent, en se gorgeant de sang, à acquérir
une taille considérable, parfois décuple du volume primitif, ce qui est
dû surtout au développement de l'énorme quantité d'œufs qui remplit
l'utérus et qui rend nécessaire cette alimentation intensive. Une fois
repue, et ayant pris alors les dimensions d'une olive et même d'une
muscade, la femelle retire son rostre de la peau de son hôte, se laisse
tomber à terre et, cachée sous un abri quelconque, pond un nombre
immense d'œufs agglomérés en un tas, avec lequel elle reste quelque
temps en contact. La ponte dure quinze à vingt jours. L'Ixode femelle
vidée, et comme ratatinée, a presque repris son volume primitif
et ne tarde pas à mourir.
Les larves hexapodes qui sortent des œufs sont très petites. Elles se
répandent de tous les côtés et l'on en voit souvent dans la fourrure des
rongeurs sauvages; elles ne sont pas fixées par le rostre, et ont conservé
leur couleur claire primitive. Elles peuvent vivre des mois sans
prendre de nourriture, et il est probable qu'elles effectuent à terre
leur transformation en nymphes.
Celles-ci se distinguent des larves par leur taille un peu plus grande,
par la présence de la quatrième paire de pattes et des stigmates respiratoires.
Elles se distinguent des adultes par l'absence d'organes sexuels,
et vivent comme ceux-ci ayant le rostre implanté dans la peau de leur
hôte, pénétrant même quelquefois au-dessous et y provoquant la formation
de tumeurs purulentes. Leur taille augmente alors et leur couleur
devient noirâtre. Elles quittent leur hôte pour effectuer à terre la
métamorphose qui leur donne les organes sexuels.
Les mâles trouvent les femelles, soit à terre, soit sur un animal qu'ils
ont joint à leur tour ou avant elles, et ils recherchent tous de préférence
les endroits à peau fine et où ils sont h l'abri des atteintes de
la langue, des dents, des membres ou de la queue de leur hôte.
On trouve des Ixodes dans tous les pays; on peut en rencontrer sur
les diverses espèces de Vertébrés; mais la détermination spécifique