maladies parasitaires - USP

460 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
ART. VIII. — Parasites de l'intestin du Lapin.
CRYPTOGAMES. — C'est surtout chez le Lapin que l'on rencontre souvent
le Saccharomyces gutlulatus Ch. Rob., déjà mentionné à propos du Bœuf, du
Mouton et du Porc. Il se trouve dans le contenu de l'intestin et de l'estomac.
Remak l'a vu aussi dans les plaques de Peyer du caecum, et môme dans
l'épaisseur de la muqueuse de l'intestin grêle, formant des groupes coniques
ou bifurques, enveloppés d'une membrane kystique, et dirigés parallèlement
aux glandes de Lieberkûhn.
SPOROZOAIRES (1). — Plusieurs observateurs ont rencontré dans l'intestin
du Lapin des Coccidies (Coccidium Leuck.), indépendantes des
Coccidies oviformes (C. oviforme Leuck.) qu'on trouve si souvent dans
le foie de cet animal. Elle se conduisent à la manière des C. perforant
de l'intestin de l'Homme et du Chien ou du C. Rivolta du Chat. Rieck,
qui les a particulièrement étudiées, les rattache au C. perforons.
Ces Coccidies intestinales du Lapin sont ovoïdes, parfois aplaties àunpôle,
remplies d'un protoplasma granuleux, enveloppées d'une membrane à double
contour, et mesurant 17 à 24 y de longueur sur 12 à 14 y de largeur. Cultivées
dans des bouillons, elles parcourent toutes les phases de leur développement
en 4 à 6 semaines. Le protoplasma se partage en 4 spores, qui entourent
un nucléus de reliquat, et se revêtent d'une mince membrane, puis se
renflent à chacune de leurs extrémités (Rieck). Il est probable que chacun
de ces renflements correspond aune spore secondaire comme dans Coccidium
oviforme.
La présence de ces Psorospermies oviformes peut amener des
troubles assez sérieux (coccidiose intestinale). Dans les cas graves, il y a
une diarrhée profuse, un amaigrissement rapide, de l'inappétence, et
la mort survient par cachexie. A l'autopsie, on note une inflammation
catarrhale de tout ou partie du tube intestinal. Dans le gros intestin,
la muqueuse est recouverte d'une épaisse couche diphtérique «t
montre quelques points nécrosés, grisâtres, entourés d'une zone
inflammatoire d'un rouge sombre. Dans le produit de la nécrose et dans
l'enduit croupal, au milieu de particules alimentaires, de cellules
épithéliales et de globules de pus, on voit de nombreuses Coccidies.
Parfois, dans les cas bénins, on trouve simplement les villosités intestinales
plus ou moins distendues par des Coccidies logées dans l'intérieur
des cellules épithéliales (Kôlliker, Lieberkûhn), ou bien une desquamation
de l'épithélium envahi par ces parasites (E. Neumann), ou
(1) KÔLLIKER, Mikroskopische Anatomie. Leipzig, 1852, II, p. 173. — N. LIEBBRKOEHS,
Evolution des Grégarines. Mém. des sav. étrangers. Acad. de Belgique, XXVI, 1855-
— KLEBS, Virchow's Archiv, XVI, 1859, p. 188. — E. NEUMANN, Archiv f. mikrosk.
Anat., H, 1861, p. 512. — L. STIEDA, Virchow's Archiv, XXXII, 1865, p. 1«- -
REINCKE, Nonnula quœdam de Psorospermiis cuniculi. Kiel, 1866. Dissert. — L- WAI-
DKNBURG, Virchow's Archiv, XL, 1807, p. 435. — M. RIECK, Sporozoën als Krankheitterreger
bei Hausthieren. Deutsche Zeitschr. f. Thiermed. u. vercl. Pathol., XIV.
1888, p. 52.
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