maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 243
.et à la teinte rouillée de leurs épimères. Des larves, des nymphes,
des femelles pubères et un très petit nombre de mâles sont errants
sous les croûtes. On n'y trouve pas d'œufs ; ceux que l'on y rencontre
par hasard se sont échappés du corps de femelles ovigères qui ont été
écrasées accidentellement. *
Toute l'épaisseur de la croûte est ainsi creusée de cavités qui la rendent
spongieuse et lui donnent une assez grande ressemblance avec
de la mie de pain desséchée. Ces alvéoles sont d'autant plus petits
qu'ils sont plus superficiels, ayant subi un retrait par le dessèchement
ou ayant été réduits par les pressions extérieures. Les profonds seuls
renferment des Sarcoptes; ceux-ci abandonnent les alvéoles devenus
anciens et, par le fait, éloignés du voisinage humide du derme. Il
n'y a pas de sillons, comme pour les autres gales sarcoptiques, mais
une prolifération épidermique autour de la femelle ovigère immobile
et qui a pénétré sous l'épiderme après l'accouplement.
La saillie des croûtes les expose à des froissements, à des chocs qui
les ébranlent et amènent souvent un suintement sanguinolent dans
des crevasses de leur base. Celles-ci se produisent aussi par le jeu
seul des articulations, qui sont d'ailleurs gênées, comprimées; la
marche, la station debout sont difficiles; l'oiseau boite manifestement;
des arthrites apparaissent et il n'est pas rare de voir la chute
d'une phalange ou d'un doigt enjtier.
La maladie produit un prurit modéré, plus intense pendant la nuit
et par les temps chauds, que l'oiseau témoigne par des piétinements
et en portant souvent le bec sur les endroits affectés.
Cette gale a une marche fort lente, et peut durer six, huit mois, et
même une année. Peu à peu la santé générale s'altère; les poules maigrissent,
cessent de pondre, perdent l'appétit et succombent au marasme
ou à une maladie intercurrente.
Les complications les plus ordinaires sont le favus, la diphtérie et
la psorospermose. C'est à ces deux dernières affections et à la tuberculose
qu'appartiennent les tubercules hépatiques et quelquefois pulmonaires
signalés par Reynal et Lanquetin comme lésions de la gale.
Sur un coq atteint de gale sarcoptique, Csokor (1) trouva la conjonctive
des deux yeux tuméfiée, rouge, sécrétant en abondance une
matière purulente. Le globe était cependant clair et la vision intacte.
L'emploi d'un collyre approprié amena la résolution de cette affection.
Étiologie, contagion. — La contagion, cause réelle de la maladie,
s'exerce parla cohabitation des volailles saines et des malades, et elle
a pour agent le Sarcopte changeant à ses divers âges, sauf à celui de
femelle ovigère, où l'immobilité est à peu près absolue. Lorsque les
volailles sortent peu, sont souvent confinées dans des locaux étroits,
elles ont plus de chances d'être infestées par les acares errant dans le
(1) CSOKOR, Œsterr. Vierteljahrschrift f. Veterinftrkundc, LV, p. 36.