maladies parasitaires - USP

HELMINTHIASES CUTANÉES. 255
assez longtemps employés, pendant quinze jours au moins. Les caustiques
échouent presque constamment. Cependant Rey a obtenu
d'excellents résultats du sulfure jaune d'arsenic ou orpiment, pulvérisé;
il en imprégnait l'extrémité humectée du doigt et en étendait
sur la plaie « une couche imperceptible ». Une seule application suffit :
le prurit cesse complètement; la plaie se dessèche; il se forme une
escarre épaisse d'un centimètre environ, qui se détache au bout de
huit à dix jours, laissant une plaie simple, dont la cicatrisation marche
rapidement.
Biaise (1) a eu recours avec un égal succès à l'éther, au chloroforme
et àl'iodoforme, dont il imbibait la surface de la plaie pendant
deux minutes environ toutes les vingt-quatre ou quarante-huit heures ;
immédiatement après, il établissait une couche protectrice de la plaie
en y étendant du collodion. La guérison était complète au bout d'environ
quinze jours.
A la suite de cette affection on peut placer la filariase observée sur un grand
nombre de chevaux d'un régiment de cavalerie par Baruchello (2). Elle avait
son siège presque exclusif sous les crins de l'encolure, de la nuque, du
toupet et de la base de queue, et se montrait au printemps et en été. Elle
consistait en de petites tumeurs gris foncé, isolées ou confluentes, d'un volume
variant de celui d'un grain de millet à celui d'un œuf de Pigeon. Elles
se ramollissaient bientôt à leur centre, qui devenait jaunâtre, et s'ouvrait
pour laisser échapper du pus. Cette suppuration entraînait la chute d'un
fragment de peau avec les poils qui la recouvraient, et il en résultait des
surfaces un peu ulcéreuses, sécrétant du pus ou de la sérosité. Pas de prurit,
mais une certaine sensibilité à la pression.
Dans le pus de ces tumeurs, Baruchello découvrit un grand nombre de
Nématodes agames, de 5 à 15 millimètres de longueur, extrêmement ténus,
dont les plus développés étaient renflés à leur extrémité céphalique,
d'ailleurs terminée en une pointe obtuse, au centre de laquelle s'ouvrait
une bouche orbiculaire paraissant pourvue de lèvres. Son corps s'atténuait
peu à peu en une pointe caudale, ayant l'anus à sa base. Quelques-uns, plus
courts, plus trapus, à extrémité céphalique moins distincte, sans pointe
caudale et à anus terminal continuaient leur développement dans l'eau
et réalisaient la forme précédente. Il y avait aussi des états intermédiaires.
Ces Vers, assez mobiles, pouvaient supporter la dessiccation et reprendre vie
au contact de l'eau. La guérison fut obtenue principalement par l'application
d'un mélange composé de : vaseline, 2000 grammes; fleur de soufre,
400 grammes; solution alcoolique saturée décide phénique cristallisé,
120 grammes; sublimé corrosif en solution dans q. s. de glycérine, 12 à
2o grammes. Trois chevaux atteints de cette filariase étant morts fortuitement
dans le cours de la maladie, on trouva dans leur cavité péritonéale
un très grand nombre de Filaria papillosa Rud. Aussi Baruchello est-il porté
à admettre que l'Helminthiase cutanée est due à des embryons de cette
Filaire.
(I) BLAISE, De la dermile granuleuse, i. de méd. et de pharm. de l'Algérie, 1885,
p. 174.
(2)L. BARUCHELLO, Un altra forma di filariasi del cavallo.Giom. di veter. militare,
II, 1889, p. 221. — IDEM, contributo allô studio délie filariasi nel cavallo. Ibid., IV,
1891 p. 17.