maladies parasitaires - USP

348 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
interviennent. En tous cas, on a relevé un assez grand nombre
d'observations où les larves de Gastrophiles ont fini par amener des
troubles mortels. Nous en citerons quelques-unes de date relativement
récente et recueillies à l'abri des idées préconçues des observateurs
antérieurs à Numan.
" Celui-ci rapporte avoir une fois trouvé le duodénum percé de quatre ou
cinq trous, dus évidemment à des larves d'QEstres. L'une d'elles avait passé
par une ouverture et s'était attachée à la séreuse ; une autre s'y trouvait fortement
engagée, et plusieurs avaient percé les tuniques muqueuse etmusculeuse,
en laissant intacte la séreuse. Il y avait une inflammation et un ramollissement
manifestes de cette portion d'intestin. Le cheval souffrait
depuis longtemps d'une maladie du pied et était mort dans une cachexie
complète. Les larves étaient celles du Gastrophilus nasalis.
Au dire de Numan, le Collège vétérinaire de Londres possédait dans ses
collections l'estomac d'un poulain de deux ans présentant à sa grande
courbure et à sa face antérieure, un épaississement considérable au centre
duquel étaient six ouvertures intéressant toutes les tuniques gastriques, et
par où s'étaient engagées autant de larves d'QEstres. Trois ou quatre perforations
se montraient dégarnies de larves. Une cinquantaine de celles-ci
"étaient encore adhérentes à la face interne de l'estomac. Il faut noter ici
l'état inflammatoire de l'organe, dans le point perforé, état qui n'a pas dû
être sans influence sur l'action exceptionnelle des larves.
Hertwig (cité par Verheyen) rapporte un cas de mort d'un cheval à la suite
d'une hémorragie de l'estomac. A l'autopsie, cet organe renfermait environ
10 litres de sang, provenant de deux ulcérations de l'artère gastro-épiploique,
attribuées aux larves d'QEstres trouvées en certain nombre sur la
muqueuse. Il est vrai qu'au niveau de ces deux ulcérations se trouvait un
foyer purulent sous-muqueux, et l'on se demande si ce n'est pas à ce travail
inflammatoire que doit être rapportée la lésion artérielle.
Chez un cheval abattu pour cause de paralysie générale subite, Schliesse
a trouvé entre le cardia et la colonne vertébrale une poche communiquant
avec l'estomac et renfermant environ une douzaine de larves d'QEstres (1).
A l'autopsie d'une mule âgée, qui avait présenté tous les symptômes d'une
gastro-entérite chronique, Delamotte a constaté quatre perforations de l'estomac,
attribuées à des larves d'QEstres, et aboutissant à un vaste diverticulum
formé par le péritoine qui s'était séparé de l'organe ; les matière»
alimentaires s'étaient accumulées dans cette poche (2).
La présence des larves de G. hxmorrhoidalis et de G. pecorum dans
les replis de la muqueuse rectale amène parfois des épreintes qui ne
sont pas toujours sans gravité.
Hertwig rapporte avoir observé un cheval qui, par suite de la
présence d'un trentaine de larves à l'anus et au rectum, fit de tels
efforts de défécation qu'il en résulta un renversement du rectum qui
ne put être guéri que par des moyens chirurgicaux. Bracy-Clark avait
déjà appelé l'attention sur l'irritation provoquée par les larves arrêtées
à la marge de l'anus; il peut en résulter une sorte de rétivité
(1) SCHILESSE, Magazin fur die gesammte Thierheilkunde, 1859 (Annales de méd.
vétér. 1860, p. 550).
(2) DELAMOTTE, Journ. de méd. et de pharm. de l'Algérie, mars 1880.