maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'INTESTIN. 397
rejetés au dehors avec les excréments. Ils éclosentau bout de quelques
jours s'ils sont dans un milieu humide. Les embryons qui en sortent,
longs de un tiers à un quart de millimètre, sont cylindroïdes, un peu
obtus en avant, et terminés par une queue filiforme. Si le milieu
continue à leur être favorable par son humidité, ils s'accroissent peu
à peu, puis leur tégument se plisse et forme une sorte d'étui dans
lequel le ver se meut d'une manière évidente. Baillet a pu en conserver
pendant plusieurs mois dans cet état ou après la mue complète.
C'est à cette période qu'ils reviendraient dans l'organisme du Cheval
avec les boissons, effectueraient leur mue s'il en était encore besoin
et pénétreraient dans l'épaisseur de la muqueuse. Selon Leuckart, les
embryons devraient passer par un hôte intermédiaire avant de rentrer
dans l'intestin du Cheval. Quoi qu'il en soit, il est possible que,
après leur pénétration dans la muqueuse intestinale, un petit nombre
d'embryons s'arrêtent pour se fixer dans des kystes dont ils déterminent
la formation. La majorité atteint le système circulatoire et s'installe
dans les artères abdominales, principalement à l'origine de la
grande mésentérique. Il se forme là des dilatations anévrysmales,
remplies par un caillot anfractueux, qui adhère à la paroi interne du
vaisseau et dans lequel sont logés les helminthes. Ils y acquièrent 3 à
4 centimètres de longueur, commencent à se différencier d'après le
sexe, mais restent agames. Ces anévrysmes vermineux jouent un rôle
important dans l'étiologie des coliques (Voy. Parasites de l'appareil
circulatoire). Après un séjour plus ou moins long dans l'anévrysme,
les vers se laissent entraîner par le courant artériel et arrivent au
caecum, où ils forment la majorité, sinon la totalité, des kystes sousmuqueux.
Leur dernière migration est donc, en réalité, centripète.
Enfin, après être restés plus ou moins longtemps dans la tumeur dont
ils ont provoqué le développement et s'y être accrus, les Sclérostomes
en sortent, se fixent à la muqueuse, deviennent sexués et
s'accouplent.
Une intéressante observation de Railliet (1) vient appuyer cette
théorie du développement des Sclérostomes. Il a trouvé sur un cheyal
une quantité considérable de ces vers dans le cœcum, et des kystes
vermineux, nombreux dans les parois de cet organe, moins nombreux
dans l'intestin grêle et le duodénum. Ces kystes du duodénum, qui
se rencontrent rarement, étaient tous groupés sur la petite courbure
de l'intestin ; quelques-uns même étaient disséminés dans le mésentère.
Ces derniers renfermaient tous des Sclérostomes, encore agames;
mais plusieurs de ceux de l'intestin, comme ceux du ceecum, étaient
percés d'une ouverture à leur centre et ne contenaient plus d'helminthes.
Ces détails semblent bien indiquer que les vers étaient venus
dans l'intestin par la voie des artères.
(1) RAILLIKT, Sur les migrations des Sclérostomes du Cheval. Archives vétérinaires,
"880, p. 445.