maladies parasitaires - USP

DERMATOMYCOSES. 267
la surface une couche cotonneuse blanche et mate, compacte, ayant quelquefois
2 à 3 millimètres d'épaisseur, colorée en jaune à la face profonde.
La surface libre envoie des filaments aériens se terminant par des acrospores
(spores aériennes), parfois en si grand nombre qu'elles se fixent sur les
filaments comme des grains de raisin. Par dessous, les filaments mycéliens
privés d'oxygène par la couche épaisse qui les surmonte, se cloisonnent et
se transforment en chaînes de cellules plus ou moins renflées (spores mycéliennes
ou conidies), de forme moins régulière et de plus grandes dimensions
que les précédentes.
Nous ne décrirons guère ici, comme dermatomycoses de nos animaux
domestiques, que la teigne tonsurante et le favus, à peu près
les seules dermatoses dans lesquelles l'intervention d'un parasite végétal
soit tout à fait indiscutable. Zùrn (1) y ajoute, il est vrai,
plusieurs autres affections sur lesquelles il se montre plus ou moins
affirmatif ; mais cette généralisation n'a pas un appui suffisant dans
la clinique. Nous ne dirons donc rien ni de la plique polonaise, ni de
l'alopécie ou pelade, ni du pityriasis, car la nature parasitaire de ces
affections est loin d'être admise par la généralité des dermatologistes
de l'Homme, dont la plupart ne voient, dans les parasites décrits,
que des éléments accidentels de la lésion, apportés par l'air ou les
applicata divers. A plus forte raison doit-il en être ainsi chez les animaux
domestiques, dont le pelage offre à ces germes errants un abri
plus épais et plus tranquille que la peau de l'Homme. De même, laisserons-nous
de côté « l'eczéma des drèches », qui consiste dans des
crevasses aux membres postérieurs des bêtes bovines entretenues
dans les distilleries et nourries avec les résidus de ces établissements,
et que Zurn regarde comme causé par le ferment alcoolique;
de même, enfin, plusieurs autres affections dont l'histoire
repose sur quelques cas rares et insuffisamment observés, où le parasite
incriminé n'a pas été mis en évidence par des procédés irréprochables.
ART. I. — Teigne tonsurante (2).
Définition. — La teigne tonsurante est une affection cutanée, parasitaire
et contagieuse, causée par des Champignons du genre Trichophyton,
susceptible d'affecter l'Homme, le Bœuf, le Cheval, le
Chien, le Chat, la Chèvre, le Mouton et le Porc, et caractérisée cli-
(!) F.-A. ZCERN, DieSchmarotzer. Zweiter Theil : Die pflanzlichen Parasiten, 2« éd.
Weimar, 1887-1889.
(2) CHABERT, Tr. de la gale et des dartres des animaux. Paris, 1783. — HURTREL
D'ARBOVAL, Dict. de méd., de chir. et d'hyg. vétér., 2« édit., 11, 1838, art. Dartres.
— REYNAL, Dartre tonsurante du cheval et du bœuf contagieuse de ces anim. à
l'homme. Mém. de l'Acad. imp. de méd., XXII, 1858. — Idem, Dartre tonsurante.
Nouv. Dict. de méd., de chir. et d'hyg. vétér., IV, Paris, 1858. — L. LAFOSSE,
Tr. de pathologie vétérinaire, II, 1861, p. 228. — RAILLIET, De la teigne tonsurante
chez les anim. Ann. de dermatol. et de syphiligr., 1880, p. 232. — JUHEL-RÉKOY, art.
Triehophytie. Dict. encycl. des se. méd., (3), XVIII, 1887, p. 183.