maladies parasitaires - USP

12 TRAITÉ DES MALADIES PARASITAIRES.
constitue qu'un stade dans l'évolution, il faudra que le premier hôte
devienne la proie d'un second : ainsi parviennent dans l'intestin e
cystiques qui deviendront des Ténias, des cercaires qui se transformeront
en Douves, les futures Trichines adultes, les œufs des Linguatules
du Chien, etc.
La transmission des parasites peut se faire aussi d'un sujet înlecté
à un sujet sain. C'est de cette façon que se propagent les gales et les
phtiriases, par le contact direct ou médiat.
Dans certains cas enfin, les instincts du parasite ne sont pour rien
dans son installation. Il en est ainsi pour la plupart de ceux qui vivent
en liberté à l'âge adulte. C'est la femelle alors qui se charge de déposer
ses œufs dans des conditions propres à leur assurer le séjour indispensable
à la période larvaire : les OEstridés en sont un exemple bien connu.
Les circonstances qui président à la propagation des parasites sont
tellement variées qu'il ne saurait être question de les passer toutes en
revue. Elles se trouveront à leur place dans les chapitres qui suivront.
En général, elles sont singulièrement favorisées par la prodigieuse
fécondité de ces êtres et la résistance vitale dont un grand nombre
sont doués.
Leuwenhœck aurait calculé que deux Poux femelles peuvent devenir
en huit semaines grand'mères de 10,000 poux ; suivant d'autres, la
seconde génération d'un seul individu pourrait fournir 2500 poux, et
la troisième, 125,000. D'après Gerlach, un couple de Sarcoptes de
l'Homme pourrait donner en trois mois six générations, dont la dernière
comprendrait 1,500,000 individus. La Chique femelle, lorsqu'elle
est complètement développée, n'est guère qu'un sac gonflé d'œufs.
L'oviducte remplit presque tout le corps d'une Ascaride femelle.
Chaque anneau mûr d'un Ténia est gorgé d'œufs, et l'on a supputé
que le Ténia inerme de l'Homme peut émettre en un an, par le détachement
successif de ses anneaux, jusqu'à 150 millions d'œufs. Ces
quelques exemples effrayeraient à bon droit si l'on ne savait combien
sont nombreuses, variées et puissantes les causes de destruction qui
entravent la pullulation de la vermine.
Mais indépendamment de leurs vertus prolifiques, bien des parasites
se maintiennent par une résistance vitale tout à fait remarquable.
Les Ixodidés peuvent supporter une abstinence très prolongée. Railliet
a conservé des Argas reflexus vivants pendant quatorze mois dans un
flacon de verre, et Laboulbène a vu des Argas persicus demeurer actifs
pendant plus de cinq ans sans recevoir la moindre nourriture. Il est
des Nématodes que la dessiccation complète ne fait qu'engourdir et
qui reviennent à la vie sous l'influence de l'humidité. Les Trichines
musculaires peuvent supporter un froid de près de 15°. D'autres Vers
continuent à vivre au milieu de substances en putréfaction... Les œufs
enfin et les embryons d'un grand nombre d'espèces possèdent la même
force de résistance.