maladies parasitaires - USP

624 PARASITES DE L'APPAREIL CIRCULATOIRE.
sous forme de pilules avec la magnésie blanche, ou en émulsion
dans un jaune d'œuf. (Observ. inédite.)
ART. IV. — Spiroptère ensanglanté (1).
Le Spiroptère ensanglanté (Spiroptera sanguinolenta Rud.), qui
habite de préférence dans des tumeurs sous-muqueuses de l'estomac
ou de l'œsophage (Voy. p. 359), a été rencontré pour la première fois
dans des tumeurs semblables des parois de l'aorte par Morgagni et
Courten (1760). En France, il n'y a été vu que deux fois, par Mégnin et
par Chauvrat. « Pour mon compte, dit Rayer, j'ai ouvert plus de
300 chiens, dont 127 dans le but particulier de rechercher ces vers
dans les parois de l'aorte et je n'ai pas rencontré un seul exemple de
tubercule vermineux de ce vaisseau. » Au contraire, Lewis aux Indes
(Calcutta), Manson en Chine (Amoy) et Silva Araujo au Brésil l'y ont
vu fréquemment. Oreste, Perroncito, Caparini en ont aussi observé en
Italie (1).
Ces tumeurs vermineuses occupant l'aorte thoracique. Leur volume
varie entre ceux d'un grain de plomb de chasse, d'un pois, d'une noisette
et d'une noix. Elles sont isolées ou réunies par deux ou trois.
Leur nombre est très variable : chez les chiens vus par Morgagni, il y
en avait une fois 3; une autre fois, 16; chez un troisième, l'aorte,
depuis son origine jusqu'au diaphragme était criblée de ces tumeurs.
Elles font saillie à la surface extérieure de l'aorte et, à leur niveau, la
tunique interne montre une extravasation sanguine et une légère abrasion.
Il se produit ensuite une artérite, caractérisée par la rugositéde
la tunique interne et l'amincissement des parois du vaisseau. Dans
les petites tumeurs, les vers sont encore embryonnaires, longs au
plus de 2 mm ,o. Après plusieurs mues, ils acquièrent tous leurs caractères
extérieurs ainsi que leurs organes génitaux. Dans les tumeurs
les plus grosses, on trouve plusieurs Spiroptères, bien développés,
séparés plus ou moins dans des compartiments distincts. Le ver parasite
rampe quelquefois sous la tunique de l'aorte et fait saillir par un
petit orifice l'une de ses extrémités., qui flotte dans la cavité de l'artère.
Lewis a trouvé parfois la lumière de l'aorte presque oblitérée par
un caillot formé autour du ver. Jamais il n'a vu de Spiroptères dans
la partie abdominale de l'aorte. Une fois, cependant, Morgagni en
trouva dans une tumeur située au-dessous des vaisseaux rénaux, mais
ne leur adhérant pas, non plus qu'à toute autre branche vasculaire;
(1) MORGAGNI et COURTEN, cités par DAVAINE, Tr. des entozoaires, 2 e éd., 1877, p. 775.
— RAYER, Arch. de méd comparée, 1842, p. 30. — LEWIS, MANSON, MÉGNIN, SONSIHO,
loc. cit. — SILVA ARADJO, La Filaria immitis et la Filaria sanguinolenta au Brésil,
trad. par BERTIIERAUD, Lyon médical, 3 et 10 nov. 1878. — CHAUVHAT, Bull. Soc. centr.
de méd. vét., 1886, p. 654. — CAPARINI, Revue véter., 1887, p. 8». — RAILLIET, Recueil
de méd. véter., 1887, p. 385. — JACOULET, Bull. Soc. centr. de méd. vétér., 1888, p. 427-
— CHAOVRAT, Rec. de méd. vétér., 1890, p. 489.