maladies parasitaires - USP

290 PARASITES DE LA PEAU.
haut (p. 287). La forme décalvante ou sycosique de la teigne dira le
Cheval serait due alors à une origine bovine plus proche. Par des
transmissions successives de Cheval à Cheval ou de Chien à Chien, le
Trichophyton s'atténuerait, et ses spores deviendraient plus petites,
comme c'est le cas pour ces éléments dégénérés du parasite delà mentagre
que Gruby, trompé par l'apparence, avait considérés comme
différents du Trichophyton, et désignés sous le nom de Microsporo»
mentagrophytes.
Il n'y a pas lieu de nous arrêter sur l'opinion émise par Grawitz, qut a
eu du succès en Allemagne, et d'après laquelle il y aurait identité ontre
YOidium lactis et le Champignon de l'herpès tonsurant, celui du favus,
celui du pityriasis versicolor et celui du muguet. Dans ces derniers
temps, Grawitz a avoué s'être trompé en assimilant le Trichophyton tonsurant
à YAchorion Schœnleini, à YOidium albicans et à YOidium lactis. Duclaux (1),
qui a fait des cultures pures de Trichophyton dans du lait, n'en a jamais
obtenu les formes de YOidium lactis. De même, YOidium lactis ne lui a jamais
donné le Trichophyton. Les cultures comparatives faites par Verujski (2)
montrent nettement aussi les différences morphologiques et biologiques!
qui séparent le Trichophyton tonsurans et YAchorion Schœnleini. Ce qui expliqua.
l'erreur de Grawitz, c'est la variété de formes et de modes de fructification
que l'on constate chez le Trichophyton, soit en changeant le milieu, soit
dans une seule et même culture, lorsqu'elle est conservée pure et que l'évolution
du Champignon, toujours très lente, a pu aller aussi loin que
possible.
Vitalité du parasite. — Gerlach a entrepris quelques expériences
pour « déterminer la durée de la faculté germinative des sporules. Des
croûtes recueillies en automne, déposées dans des capsules de papier
et conservées dans un cabinet de travail jusqu'au printemps suivant,
furent soumises de temps à autre à un essai. Celles âgées de plus de
trois mois demeurèrent inefficaces sur une peau non préparée; les
sporules datant de six mois, dont l'inoculation eut lieu par scarifies/
lion, germèrent encore et produisirent des dartres parfaitement développées.
On nota, comme différences, une plus longue incubation,
des croûtes moins épaisses et une guérison plus hâtive. Des sporules
âgées de plus de six mois n'ont point été essayées. » Siedamgrotzky
a tenté en vain la transmission de la teigne tonsurante du Cheval à la
Chèvre par des croûtes conservées depuis cinq ans et huit mois.
Mais il a réussi sur l'espèce caprine avec des croûtes provenant d'un
taureau et conservées depuis dix-huit mois (3). Mégnin a pu aussi,
dit-il, inoculer avec succès au Chien des croûtes conservées depuis
dix-huit mois. Dans les cultures de Duclaux, les Champignons récolté»
depuis deux ans n'ont pas pu germer.
(1) T. DUCLAUX, Sur le Trichophyton tonsurans. C. R. Soc. de biologie, 1886, P- !*•
(2) Dm. VERUJSKI, Rech. sur la morphologie et la biologie du Trichophyton tonsurans
et de l'Achorion Schœnleinii. Ann. de l'Institut Pasteur, I, 1887, p. 369.
(3) SIEDAMGROTZKY, Bericht uber d. Veterinârwesen im K. Sachsenf. 1877, p. 65.