maladies parasitaires - USP

330 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
ÉTIOLOGIE. — L'acidité des liquides de la bouche est une des conditions
les plus favorables au développement du parasite. C'est un
fait établi par l'expérimentation et par l'observation eu médeciim
humaine.
Selon Zurn, le muguet des veaux serait dû à de petites quantités de
lait restées dans la bouche par suite d'une déglutition incomplète. Ce
lait, s'altérant, serait envahi par YOidium lactis frais, qui, peu à peu,
s'accommodant à ce milieu, se transformerait en Oidium albicans.
D'autres fois, certains troubles gastriques ramèneraient à la bouche
du lait déjà dégluti, devenu acide et, par conséquent, apte au développement
des spores du Champignon du muguet ; que ce lait de retour
séjourne quelque temps dans la bouche, et le parasite pourra
s'y établir. Enfin, pendant ou après le sevrage, l'usage d'un lait acide,
de boissons farineuses acides ou altérées pourrait être la condition de
l'apparition de la maladie.
Cette étiologie assez rationnelle est, d'ailleurs, tout hypothétique
Elle est inexacte, au moins en ce qui concerne la transformation de
YOidium lactis en Oidium albicans. Les observations de J. de Seynes(l)
montrent que ces deux espèces sont séparées par un ensemble de
caractères différentiels constants. Il est probable que la contagiott,
joue ici son rôle comme dans le muguet des enfants, les deux affections
reconnaissant comme cause efficiente le même parasite.
TRAITEMENT. — Une grande propreté dans les étables et écuries est
tout indiquée lorsque le muguet vient à sévir sur plusieurs animaux.
En ce qui concerne les complications qui peuvent survenir dans la
nutrition générale ou dans les parties profondes de l'appareil digestif,
il faut se guider d'après les données ordinaires de la thérapeutique.
Pour le traitement de la bouche, on fera matin et soir le nettoyage
de cette cavité : avec le doigt enveloppé d'un linge fin, on enlève la
plaque de muguet, en ayant grand soin de n'exercer qu'un très léger
frottement. On lave la bouche avec des injections d'eau de guimauve;
puis, sur les parties malades, on dépose, au moyen d'un tampon, un
collutoire approprié. Ceux qui ont été recommandés consistent dans
le vinaigre étendu, une dissolution de permanganate de potasse, de
chlorate de potasse ou de sulfate de cuivre (1 à 2 p. 100).
Muguet des volailles. — Nous ne connaissons que deux observations de
véritable muguet des volailles, c'est-à-dire dû au Saccharomyces albkans, ce
que l'on désigne ordinairement sous ce nom se rapportant à la diphtérie ou
à la psorospermose.
De ces deux observations, l'une a été recueillie par Eberth (2) et est également
rapportée par Zurn (3). A l'autopsie d'une poule très maigre, morte
après des convulsions violentes, Eberth rencontra sur la muqueuse ceso-
(1) J. DE SEYNES, Art. Oidium. Dict. encyclop. des se. méd., (2) XIV, Paris, 1880.
(2) EBERTH, Virchow's Archiv, III, p. 528.
(3) ZUERN, Die Krankheiten des Hausgeflugels, Weimar, 1882, p. 130.