maladies parasitaires - USP

PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS. 629
Le Cœnurus serialis a été rencontré pour la première fois par
de Blainville en 1828, retrouvé par Rose (1) en 1833 et quelque temps
après par E. Rousseau, puis par Gervais, et bien étudié principalement
par C. Baillet et par Perroncito. On l'a rencontré, et quelquefois en
grand nombre,' dans les points les plus variés du tissu conjonctif :
tête, cou, dos,vlembes, thorax, membres, etc. En général, il ne paraît
pas troubler la santé de son hôte. Toutefois, lorsqu'il est très abondant,
ce qui tient surtout au bourgeonnement de la vésicule-mère, il
peut contribuer à l'affaiblissement du sujet. Bergeon et Railliet en
ont publié un exemple remarquable (2).
Le Cœnurus serialis, administré à des chiens par Baillet, a produit
des Txnia serialis. Perroncito est arrivé aux mêmes résultats. Les œufs
de ce Ténia donnés à des lapins ont reproduit le même Cénure. Cette
expérience faite sur des agneaux par Baillet n'a pas donné des résultats
concluants; répétée sur un mouton par Perroncito, sur deux agneaux
par nous, elle est aussi restée négative. Cela confirme la distinction
spécifique établie entre T. serialis et T. cœnurus.
D'après les recherches de Baillet, les embryons de Ténia sont portés
dans les tissus par le courant sanguin. Ils sortent alors des capillaires et
se creusent dans le tissu conjonctif « des galeries plus ou moins
allongées, généralement effilées et très grêles à un bout, plus larges
à l'antre, et toujours remplies d'une matière pulpeuse, onctueuse au
toucher, d'un blanc jaunâtre très pâle, qui tranche nettement sur le
fond rougeàtre que forme autour d'elle du sang épanché en petite
quantité et coagulé dans le tissu cellulaire. » Dix-huit à vingt-cinq
jours après l'ingestion des œufs de Txnia serialis, les proscolex
forment des vésicules de O mm ,lo à 2 mm ,50. Après trente jours, elles sont
du volume d'un pois. A la fin du deuxième mois, elles sont plus
grosses qu'une cerise et commencent à porter des scolex. A trois mois,
il en est du volume d'une noix.
Les garenniers anglais appellent « bladdery rabbits » les lapins
affectés de Cénures dans le tissu conjonctif et, d'après Rose, avant de
les envoyer au marché, ils percent la vésicule à travers les téguments
et en font sortir le liquide.
H est à remarquer, dit Baillet, que le plus grand nombre des Cénures
de cette espèce ont été recueillis chez des Lapins de garenne. Cela
sftnble indiquer que le Ténia qui les produit doit habiter dan3 l'intestin
«eqneîque carnassier vivant ordinairement dans les mêmes lieux que
•es Lapins sauvages. Le développement de ce Ténia chez le Chien
serait alors purement accidentel.
ÉchJaocoques. — Les Échinocoques ne se trouvent que par excep-
0) Du BUMVILLE, art. Vers. Dict. des se. natur., LVII, 1828, p. 604. — C. B. ROSE,
wndon med. Gaz., 9 nov. 1833.
(2) RAILLICT, Note sur un cas de multiplication extraordinaire du Cœnurus serialis.
Bull. Soc. centr. de méd. vétér., 1889, p. 386.