maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 105
bert, Fromage de Feugré, Gellé, Lafore, Cruzel, etc., ne serait qu'une
acariase trombidienne. Cette affection, qui apparaît à la fin de l'été, a
été rapportée par ces anciens auteurs à l'alimentation des vaches par
la rafle des grappes de raisins ou par des fourrages nouvellement
récoltés. Elle occupe la face interne des membres, s'étend ensuite
sous le ventre, sur l'encolure et la tête. Elle consiste en une éruption
de pustules ou de boutons durs, qui laissent épancher une matière
purulente ou séreuse ; ce produit se dessèche en croûtes qui disparaissent
en poussière. La maladie se termine ainsi d'elle-même. Chez des
vaches atteintes de cette affection, Moreau a trouvé des colonies de
Rougets, formant de petites plaques disséminées, de 1 à 2 centimètres
carrés d'étendue.
Sur des Chevaux dé cavalerie revenant du service en campagne,
après la moisson, Biaise a constaté sur les membres une affection
érythémateuse, ne s'étendant pas au-dessus des genoux et des jarrets,
qui avait été prise pour de la gale symbiotique, et qui était due simplement
à des Rougets (note communiquée).
Csokor et Éloire ont signalé la même acariase chez les Poules.
C'est, d'ailleurs, une affection sans gravité. Pour en débarrasser les
animaux, il suffit de quelques frictions avec un chiffon imbibé de benzine,
de glycérine benzinée, d'une pommade sulfureuse. Une solution
phéniquée légère (1 à 2 p. 100) constitue un bon moyen préventif et
curatif.
Certaines contrées chaudes de l'Amérique sont infestées par des
Rougets, d'espèces indéterminées, qui tourmentent l'Homme ou les
animaux, et qu'on nomme Tlalsahuate au Mexique, Bête rouge à la
Guyane, aux Antilles, dans l'Honduras, Colorado à Cuba, Niaibi à la
Nouvelle-Grenade, Mouqui au Para, etc.
La sous-famillewes Chejlétiné» renferme des Trombididés à téguments
mous, à chélicères styliformes ; à palpes composés de trois articles, le
deuxième portant un ou trois crochets qui dépassent le dernier article. Pattes
à cinq articles, ordinairement terminées par deux crochets et un cirre. Pas
d'yeux.
Les Cheylétes (Cheyletus Latr.) se reconnaissent à leurs palpes maxillaires
énormes, dont le deuxième article porte un seul crochet, grand, falciforme,
dépassant le dernier article.
Il est une espèce vagabonde qu'on peut rencontrer accidentellement
sur le corps des animaux : c'est le Cheyléte érudit (Ch. eruditus Schrank),
ainsi appelé parce qu'on le trouve souvent dans les vieux livres, comme,
d'ailleurs, aussi dans les chiffons, les fourrages altérés, etc. Picaglia lui
a attribué une dermatose observée sur un cheval et ressemblant à celle
que produit le Dermanyssus gallinx : cette opinion repose seulement sur
ce que le foin dont ce Cheval était nourri renfermait un grand nombre de
Cheylétes (1).
Le Cheyléte parasitivore (Ch. parasitivorax Még.) vit normalement sur le
(1) L. PICAGLIA, Sopra una particolare dermatosi del cavallo. Atti délia Soc. dei
Naturalisti di Modena. Rendiconti délie Adunanze. 3 e sér., II. 1884.