maladies parasitaires - USP

742 PARASITES DES ORGANES GÉNIT0-UR1NA1RES.
qu'après que l'œuf a été expulsé du corps de l'hôte et mis en contact
avec l'eau ou la terre humide. Entre ce dernier moment et celui de
l'apparition de l'embryon, il s'écoule cinq à six mois en hiver; en
été, ce temps serait probablement beaucoup plus court. L'embryon
peut séjourner un an au moins dans l'œuf sans périr ; mis au contact
de l'eau pure, par éclosion artificielle, cet embryon s''altère rapidement;
il ne vit bien que dans des liquides albumineux, et ne résiste
pas à une dessiccation de quelques jours au plus. Il est long de 240 ;x
et large de 14 JA, cylindrique, atténué insensiblement en arrière; la tête
est pointue, la bouche terminale, sans papilles et munie(?) d'un petit
dard chitineux protractile, qui sert, sans doute au jeune ver d'organe
de pénétration. Balbiani n'est pas parvenu à faire éclore ces œufs
dans le tube digestif du Chien, de divers poissons, des Couleuvres,
des Tritons, ni de la Crevette des ruisseaux.
Le Chien, le Cheval, le Bœuf sont les seuls animaux domestiques
chez lesquels l'Eustrongle géant ait été trouvé. La plupart des observations
se rapportent au Chien.
CMEN (1). — On serait porté à penser que la pcésence d'un Eustrongle
géant dans les voies urinaires doit occasionner de vives douleurs.
Mais, dans nombre d'observations, ce parasitisme n'avait été dévoilé
par aucun symptôme du vivant de l'animal et fut une des surprises
de l'autopsie. Par contre, on a vu souvent FEustrongle géant apporter
des troubles profonds dans la santé de son hôte.
Tantôt c'est un dépérissement continu qui aboutit à la consomption
(Csesalpin, de Sillol); tantôt ce sont des souffrances traduites par des
cris et des hurlements nuit et jour (Kerckring, Boirel, Liefmann, Heucher,
van Swieten) ; ou bien le chien marche le corps courbé latéralement,
la concavité de la courbure correspondant au rein envahi. Il
est probable qu'à une certaine période les urines sont sanguinolentes
ou purulentes. Quand le ver est dans l'uretère, il amène la rétention de
l'Urine et la distension du rein (Redi); dans la vessie, il agit à la façon
d'un corps étranger, et la miction ne se fait que goutte à goutte (Fr.
Franck). Quand il a pénétré dans le péritoine, il y a des symptômes de
péritonite. Dans un cas rapporté par Magnié (2), les seuls symptômes
furent des vomissements et de l'asphyxie, cinq minutes avant la mort :
le ver était dans la plèvre gauche.
Plusieurs fois, la présence de l'Eustrongle géant a provoqué des
troubles nerveux qui ont pu faire croire à la rage. Déjà, du temps de
Boerhaave, on attribuait cette maladie à l'invasion du rein par ce
parasite. Dans un cas observé par Mathis, un chien d'arrêt fut pris,
pendant la chasse, d'inquiétude, de douleurs avec cris, convulsions,
(1) A. SILVESTRINI, Dello Eustrongylus gigas nel cane. Giornale di Anat., Fisiol.
e Patol. XX, 1888, p. 255. — DAVAINE, Tr. des entozoaires, 2 e éd., 1877, p. 271
(Bibliographie).
(ïi A. MAGNIÉ, Recueil de médecine vétérinaire, 1870, p. 8G1.