maladies parasitaires - USP

DIPTÈRES PARASITES DE LA PEAU A L'ÉTAT LARVAIRE. 55
spéciale, qu'il appelle Hypoderma equi. Brauer a de la tendance à la
croire identique à l'if. Silenus. Ce qui laisse la question en suspens,
c'est que l'on n'a pas encore réussi à obtenir la nymphose de ces
larves ni l'insecte parfait.
Les tumeurs à Hypoderme ont, chez le Cheval, les mêmes inconvénients
que chez le Bœuf; de plus, elles s'opposent à l'emploi des
harnais qui s'appliquent sur les régions envahies.
Le traitement préventif et curatif est semblable.
Des larves d'Hypoderme été trouvées aussi sous la peau de l'Ane.
Brauer est porté à croire qu'elles se rattachent à son Hypoderma
Silenus.
Dermatobies. — Les Dermatobies (Dermatobia Brauer) se distinguent par
l'existence d'une trompe coudée à la base, cachée dans la cavité buccale,
sous la face inférieure de la tête, et par le style des antennes qui est plumeux
à son bord supérieur. Elle sont intéressantes surtout en ce que
l'Homme sert parfois d'hôte aux larves d'une espèce, la Dermatobie nuisible
(D.noxîalis Goudot), qui vit en Amérique, depuis le Mexique jusqu'au Brésil.
Car il semble bien que c'est à cette Dermatobie qu'il faut rapporter non
seulement la larve qu'à la Nouvel!o-Grenade, d'après Goudot, on appelle
Nuche ou Gusano, mais aussi celle qui, à Cayenne, est nommée Ver macaque;
au Brésil, Ura; à Costa Rica, Torcel; au Mexique, Ver moyoquil. Elle vit principalement
sous la peau des Bœufs et des Chiens.
Elle est allongée, terminée en pointe, pourvue d'épines sur les bords des
anneaux dans sa moitié antérieure seulement, porte deux forts crochets
buccaux et mesure environ 3 centimètres. L'Insecte parfait, long de 17 millimètres
environ, a la face et le front jaunes, avec des poils courts d'un brun
soyeux; thorax brun, rayé de gris; abdomen aplati, bleu, couvert de petits
poils noirs, la base d'un blanc sale.
D'après Goudot (1), la Dermatobia noxialis se trouve en très grand nombre
sur la lisière des grands bois et des prairies à taillis ; aussi ces localités
sont-elles considérées comme impropres en quelque sorte à recevoir des
troupeaux de Bœufs. Lorsqu'on y en met cependant, on voit parfois ces
animaux passer une grande partie de la journée dans des terrains sablonneux
et stériles, plutôt que d'aller paître à l'ombre dans des lieux où leurs
ennemis sont si abondants. Dans certaines années, on compte ces larves par
centaines sur un seul individu. Elles couvrent une grande partie des
épaules des bêtes à cornes, formant sous la peau, par leur réunion, une
agglomération de nombreuses tumeurs, d'où découlent continuellement, par
une multitude d'orifices, des matières purulentes. Ces trous servent à d'autres
Insectes diptères qui viennent y déposer leurs œufs, produisant ainsi des
plaies parfois dangereuses et toujours difficiles à guérir. On voit aussi des
larves de la même Dermatobie sur la tête, les flancs, la queue, le long de
l'épine dorsale; mais leur principal foyer se trouve toujours sur les
épaules, car c'est le point que l'animal peut le moins bien défendre avec sa
queue ou ses cornes.
Dans les pays où les Dermatobies sont abondantes, les animaux que l'on
abat donnent souvent un cuir criblé de trous et qui a, pour ce motif, perdu
une bonne partie de sa valeur.
Les Chiens sont aussi très attaqués par ces redoutables Diptères et nour-
(1) GOUDOT, Observ. sur un Diptère exotique dont la larve nuit aux Bœufs. Ami.
de» »c. natur., 3 e sér., III, 1845.