maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'INTESTIN. 379
ces germes. En outre, la coque des œufs « offre une telle résistance
et une telle imperméabilité qu'elle ne peut être attaquée que par les
agents chimiques doués d'une grande énergie et que, dans la plupart
des cas, elle suffit pour protéger le contenu de l'œuf contre tous les
corps qui, dars les circonstances ordinaires, pourraient l'altérer »
(C. Baillet). Il faut ajouter à cela la vitalité remarquable dont les
embryons sont doués. Verloren (cité par Baillet) a pu conserver pendant
plus d'un an des œufs de l'Ascaris marginata, dans lesquels
les embryons, formés dès le quinzième jour, sont restés vivants
bien qu'ils aient été exposés à toutes les variations de température
de l'hiver et de l'été. Baillet a observé des faits analogues pour les
œufs d'autres espèces d'Ascarides, et il a constaté aussi que, dans ces
espèces, la transformation du vitellus en embryon n'a quelquefois
été parfaite qu'après six, sept et onze mois ; il a vu des embryons de
Ténia rester pleins de vie dans les œufs, lorsque les anneaux qui les
renfermaient avaient séjourné vingt-quatre heures dans une épaisse
couche de glace.
Indépendamment de la condition essentielle de la pénétration du
germe dans l'organisme, il peut y en avoir d'autres, secondaires, qui
prédisposent les individus à l'helminthiase intestinale. En général, tout
ce qui amène la débilité contribue à faciliter l'installation des parasites
dans le tube digestif. Peut-être cela tient-il à la faiblesse des contractions
péristaltiques et antipéristaltiques de l'intestin. En tous cas, on
rencontre les Helminthes bien plus souvent et en bien plus grand nombre
chez les animaux anémiques que chez ceux qui sont vigoureux,
chez les sujets jeunes ou très âgés que chez les adultes, chez ceux qui
sont conduits aux pâturages que chez ceux qui vivent en permanence
dans leurs habitations. L'humidité a, de tout temps aussi, été considérée
comme une des causes les plus prédisposantes à l'envahissement
de l'économie par les Vers. Les années pluvieuses sont marquées par
l'extension des diverses formes de l'helminthiase chez les animaux qui
paissent; et ces dernières se montrent plus aussi chez ceux qui fréquentent
les pâturages inondés, les bords des lacs et des étangs. Cela
s'explique par la conservation des œufs dans l'eau, par leur destruction
sous l'influence d'une sécheresse prolongée, par la nécessité d'un
milieu humide pour la succession des phases évolutives de certaines
espèces. Quand à l'hérédité, à laquelle les anciens attribuaient un
rôle important dans cette étiologie, tout ce qu'on peut accepter c'est
qu'elle transmette, avec le tempérament lymphatique, une certaine
prédisposition aux helminthiases.
La contagion est rarement évidente. Elle a souvent lieu par l'intermédiaire
d'un hôte spécifiquement différent de celui sur lequel se
trouve la forme parasitaire adulte. D'autres fois elle est masquée par
les phases, plus ou moins inconnues, que le ver doit traverser au
dehors pour passer de l'état embryonnaire à la forme définitive. A pro-