maladies parasitaires - USP

PSOROSPERMOSE CUTANÉE. 26i
avait pénétré, tombe dans la cavité des canaux biliaires, de l'intestin, entre
les strates épidermiques, etc. Devenue libre, cette coccidie enkystée passe à
la phase de segmentation : son protoplasma se condense, puis se partage
en plusieurs sphères (spores). Chaque spore, à son tour, se divise en un
petit nombre de corpuscules (corpuscules falciformes). Ceux-ci, rencontrant
des conditions favorables, deviennent chacun un nouvel individu amiboïde,
qui pénètre dans une cellule épithéliale ou épidermique, s'y accroît et.
recommence le cycle d'où il dérive.
Au point de vue del'anatomie pathologique, les tumeurs de la psorospermose
cutanée consistent en une infiltration subaiguë qui intéresse
toute l'épaisseur de la peau et provoque une hyperplasie des
cellules du corps muqueux de Malpighi. Celles qui sont envahies par le
parasite sont hypertrophiées, et leur noyau est repoussé vers la paroi,
tandis qu'on découvre à côté de lui la Coccidie plus ou moins volumineuse,
sous la forme d'un corps jaune, à peu près sphérique. L'invasion
des cellules est d'autant plus générale qu'elles sont plus superficielles.
Entre elles, on aperçoit de nombreux corpuscules falciformes émanés
des Coccidies adultes.
De cette affection des Oiseaux comme du Molluscum contagiosum
de l'Homme se rapprochent tout à fait la « maladie du mamelon »
étudiée d'abord par Paget et plus récemment par Wickam, et ce que
Darrier a décrit sous le nom de « psorospermose folliculaire végétante
». Ces trois affections de l'Homme seraient causées par des Coccidies
parasites. Mais ce sujet est encore à la période des études préliminaires
et l'on ne doit accueillir qu'avec réserve même ce qui
concerne la nature psorospermique des nodules cutanés des volailles.
A la suite de cette affection nous plaçons celle que Lendelfeld (1) a observée
en Australie sur des agneaux, qui en étaient atteints aux pieds, en
arrière des onglons, sur les lèvres, les gencives et les narines. Le mal rappelait
un cancer épithélial. Le corps muqueux de Malpighi était enflammé,
les papilles dermiques hypertrophiées, et la couche cornée de l'épiderme,
très épaissie, recouvrait la suppuration venue du derme. L'animal peut succomber
à la maladie ; mais la cicatrisation peut se faire d'elle-même, après
la chute de la couche cornée et son remplacement par un épiderme nouveau,
qui se recouvre de poils.
Entre les assises de la couche cornée, Lendelfeld a trouvé des masses
granuleuses, nucléées, d'apparence parasitaire. Il les considère comme des
Amibes, les nomme Amxba parasitica, et ne les différencie pas morphologiquement
d'une autre espèce d'Amibe (A. princeps Ehr.) commune dans
les eaux douces. Il a pu les cultiver dans un aquarium et pense que, pénétrant
dans l'épiderme par les blessures que les moutons se faisaient au dehors,
ces Amibes se sont multipliées rapidement en provoquant une vive
irritation.
(I) R. von LENDENFELD, Note o>» an apparently new parasite affecting Sheep. Linnean
Soc. of New South Wales (Zoologischer Anzeiger, 2 et 30 mars 1885).