maladies parasitaires - USP

244 PARASITES DE LA PEAU.
fumier. Cependant la contagion n'est pas subtile, car des poules
restent longtemps saines au milieu de poules galeuses, et même, selon
l'observation de Friedberger (1), on peut voir quelques sujets très malades
dans la même basse-cour où tous les autres sont sains.
La race nous paraît jouer dans l'étiologie un rôle réel. C'est ainsi
que les poules de race commune résistent bien plus longtemps à la
contagion que celles de races exotiques. Reynal et Lanquetin avaient
déjà observé que la maladie est plus fréquente sur la race cochinchinoise
et ses variétés, puis sur les races Dorking et Brahma-Pootra.
Elle est ordinaire sur les poules de Bantam. Peut-être cette prédisposition
tient-elle à une moindre épaisseur de l'épiderme.
Cette gale est contagieuse aux Gallinacés, Passereaux, Grimpeurs.
Elle n'a pas été observée sur les Palmipèdes. Reynal et Lanquetin la
présentent comme transmissible à l'Homme, aux Équidés et aux Ruminants
; mais les preuves qu'ils invoquent à l'appui de leur opinion se
rapportent évidemment au Dermanysse et non au Sarcopte changeant.
Traitement. —r- Pour éviter la contagion aux volailles saines, il faut
loger à part celles qui sont galeuses et désinfecter avec soin par des
lavages à l'eau bouillante le local qui a été occupé par ces dernières.
Ces lavages doivent porter surtout sur l'aire du poulailler et sur les
perchoirs ou juchoirs.
Le traitement a pour objet de faire tomber les croûtes et d'en empêcher
la réapparition. On peut d'emblée les enlever avec l'ongle ou
une petite brosse trempée d'eau tiède ; mais c'est douloureux pour
l'oiseau. Il est préférable de les ramollir par un bain tiède de quelques
minutes; on peut ensuite les enlever sans faire saigner. Quand la
région est sèche, on y applique une couche de pommade d'Helmerich.
En général, deux jours après on peut enlever cette pommade par un
lavage au savon et la guérison est réalisée.
On a encore préconisé la pommade phéniquée (1 d'acide phénique
cristallisé pour 10 d'axonâe), la pommade créosotée (1 de créosote,
20 d'axonge), l'huile benzinée (1 de benzine, 10 d'huile douce), le pétrole.
Mais ces moyens, plus actifs que la pommade d'Helmerich,
peuvent avoir un mauvais effet sur la santé générale de la volaille,
surtout si elle est jeune. Le baume du Pérou n'a pas d'inconvénients ;
son odeur est agréable et son effet certain ; on l'applique une fois par
jour pendant deux ou trois jours. Quand le mal est guéri, il peut être
bon, pour calmer l'irritation qui persiste parfois encore, d'enduire la
région primitivement malade avec de la graisse douce, de la-crème,
vaseline, glycérine, beurre, huile, etc. D'ailleurs, avec tous les acaricides,
on pourra se rendre maître de cette affection, qui n'a de gravité
que lorsqu'elle est abandonnée à elle-même, car elle ne résiste pas
aux traitements antipsoriques les plus simples.
(I) F. FRIEDBERGER, Deutsche Zeitschrift fur Thiermedicin, 1881, p. 281.