maladies parasitaires - USP

DIPTÈRES PARASITES DE LA PEAU A L'ÉTAT LARVAIRE. 53
d'un follicule pileux ou d'une glande sébacée, et que la tumeur d'Œstre
a pour siège primitif l'un ou l'autre de ces organes élémentaires. La
larve remplit à peu près exactement la cavité du sac, qui reproduit
en creux sa forme extérieure. Elle y est placée de manière à présenter
à l'orifice l'extrémité ovale, munie des plaques stigmatiques et de
l'anus, tandis que l'extrémité céphalique est tournée vers le fond du
sac. Elle s'y nourrit non seulement du pus dont sa présence provoque
la formation, mais'encore du sang de son hôte, car on en retrouve en
abondance dans son appareil digestif.
Lorsque la tumeur est assez avancée, une pression méthodique
exercée à sa base peut aisément en faire sortir la larve. Quelques
jours avant de quitter son abri, celle-ci agrandit l'orifice de la tumeur
en y engageant à plusieurs reprises ses derniers anneaux. Elle en sort
enfin à l'état de maturité complète, et d'ordinaire le matin, entre six
et sept heures, comme Réaumur l'avait déjà remarqué. Celles qui ne
périssent pas, écrasées par leur hôte ou mangées par les Oiseaux,
rampent à l'aide des crochets de leur face inférieure et par les contractions
énergiques de leur corps, jusqu'à ce qu'elles trouvent un
lieu convenable à leur transformation en nymphe : elles pénètrent à
3 ou 6 centimètres de profondeur dans le sol, ou se cachent dans du
foin, dans du feuillage, etc. La nymphe a 2 centimètres de longueur
à l'extérieur; elle est pyriforme, renflée et présente à son extrémité
antérieure une surface plane, oblique, tournée en haut et empiétant
sur la face supérieure. L'état de nymphe dure vingt-cinq à trente jours.
Après le départ de la larve, la formation du pus se tarit peu à peu
et la peau se cicatrise. Mais elle conserve encore longtemps la trace
de l'altération qu'elle a éprouvée et il en résulte une dépréciation
sérieuse du cuir, surtout lorsque les larves étaient abondantes. Ce
n'est pas là d'ailleurs le seul inconvénient de ce parasite. Il agit évidemment
à la façon d'un exutoire, et entraîne la déperdition de matériaux
nutritifs, au préjudice de la sécrétion du lait et de l'engraissement.
Rarement toutefois là santé des animaux en paraît altérée.
Mais il est douteux que ces larves exercent un effet salutaire sur
l'économie en prévenant les maladies à titre de révulsif, comme le
croyait B. Clark. Selon Lafore (1), les habitants des campagnes considèrent
la présence des larves comme une preuve que leurs animaux
sont de bonne qualité et qu'ils s'engraisseront bien, et il explique
cette croyance par l'instinct qu'aurait l'Hypoderme de déposer ses
œufs sur les animaux à peau fine et souple. Il est cependant certain
que si les animaux âgés sont le plus souvent épargnés, il en est de
même des veaux.
Traitement. — Pour préserver les animaux des sévices des Hypodermes,
il n'y a qu'à employer l'un des nombreux moyens indiqués à
(1) LAFORE, Tr. des maladies particulières aux grands ruminants. Paris, 1843.