maladies parasitaires - USP

DERMAT0MYC0SES. 279
Mégnin (1) a décrit chez le Cheval un psoriasis circiné, de nature herpétique,
qu'on pourrait confondre avec la teigne tondante. Il se distinguerait
par l'absence de tout parasite, par la non-altération des
poils, qui tombent entiers, et par la résistance de cette affection à
tous les traitements parasitaires, tandis qu'elle céderait assez vite à
l'iodure de potassium donné à l'intérieur.
L'herpès gourmeux, qui s'accompagne d'une sécrétion poisseuse
agglutinant les poils sur des surfaces arrondies ou ovales, amène en
trois à quatre jours la dépilation de celles-ci, qui se recouvrent très
vite de poils fins et abondants. Cette marche toute différente, l'absence
de parasite constituent un critérium suffisant.
Chez le Chien, les morsures et les frottements ont souvent modifié,
dénaturé l'aspect primitif des lésions, et l'on pourrait être tenté de
les rapporter à l'eczéma, fréquent chez cet animal. En bien des cas,
l'examen microscopique seul lèvera toute indécision. On sera moins
embarrassé à l'égard de la gale folliculaire, dont la marche est bien
différente et le parasite très accessible à l'observation. C'est seulement
dans la forme circinée de cette gale que la confusion est possible.
Mais alors les poils font défaut, ont été évulsés par le Demodex
et non simplement brisés. En outre, le parasite animal obtenu par
grattage, jusqu'à suintement, lèvera tous les doutes.
Étiologie. — La cause efficiente de la teigne tonsurante est évidemment
le Trichophyton tonsurans, dont elle est inséparable. Certaines
conditions favorisent son développement et la contagion.
CAUSES PRÉDISPOSANTES. — Cette maladie, comme à peu près toutes,
à l'époque où l'on en ignorait la nature, était attribuée aux diverses
causes débilitantes. On prétendait que les animaux malingres, chétifs,
épuisés, y étaient plus sujets que les autres. Tout au plus peut-on
admettre qu'ils offrent au parasite un milieu plus favorable.
L'influence de la malpropreté, des mauvais soins est plus exacte. Les
animaux mal pansés, mal entretenus sont plus souvent atteints, et
c'est d'ordinaire à cela qu'il faut attribuer la plus grande fréquence
de l'affection dans certaines contrées, ainsi que son extension sur les
veaux rassemblés à Lyon en 1871 en prévision d'un siège. Mais cette
cause n'agit évidemment qu'en favorisant la contagion.
La coïncidence de la maladie avec certaines saisons, qui a été
plusieurs fois relevée, peut s'expliquer de même. Ainsi Fleming a
constaté qu'après avoir persisté pendant tout l'hiver sur des vaches,
elle disparaissait au printemps. C'est que, pendant l'hiver, ces bêtes
vivaient dans des étables sombres et malpropres où le parasite s'entretenait
indéfiniment, tandis qu'au printemps elles étaient mises
au pâturage, par conséquent dans des conditions contraires à la
contagion.
(1) MÉGNIN, Précis des maladies de la peau du Cheval, 1876, p. 88.