maladies parasitaires - USP

PARASITES DE LA BOUCHE ET DU PHARYNX. 327
et surtout les veaux, soit pendant la période de l'allaitement, soit
immédiatement après le sevrage, et à laquelle ils donnent le nom de
muguet (Soor, Kahm, Maulschwàmmchen).
Cette affection n'a pas été, en France, l'objet de publication particulière.
A peine peut-on rencontrer, dans les traités généraux, quelque
mention superficielle qui s'y rattache. Aussi emprunterons-nous à
Zurn la symptomatologie suivante.
SYMPTÔMES. — Sur la muqueuse buccale plus ou moins enflammée,
on voit s'élever quelques vésicules qui ne tardent pas à s'ouvrir,
et qui, après l'écoulement de leur contenu liquide, laissent à découvert
des surfaces excoriées, sur lesquelles se forme un enduit membraneux,
miliaire ou lenticulaire. Cet enduit, qui s'étend de plus en
plus, est mou, de 1 à 2 millimètres d'épaisseur, et donne aux
points malades une coloration d'abord blanchâtre, puis grise ou
gris jaunâtre. On peut le séparer de la muqueuse sans intéresser
celle-ci, à laquelle il n'adhère pas. Les vésicules et l'enduit qui
leur succède peuvent se propager à la muqueuse du pharynx et à
celle de l'œsophage. C'est souvent, pour les jeunes malades, un
obstacle à la succion de la mamelle et à la déglutition ; aussi n'est-il
pas rare de les voir tomber dans un amaigrissement profond qui les
conduit au marasme et enfin à la mort. Une affection analogue,
mais accompagnée d'ulcérations rebelles, s'observerait aussi sur les
Bœufs et les Chevaux.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Les auteurs rapportent cette maladie au
même parasite qui détermine chez l'Homme, chez l'enfant surtout,
l'affection du même nom, c'est-à-dire au Saccharomyces albicans Riess
(Oidium albicans Ch. Robin). Ce seraient les éléments de ce parasite
qui constitueraient la plus grande partie de l'enduit caractéristique
du muguet.
Il a été découvert chez des enfants par Berg (de Stockholm) en 1841. Peu
de temps après, Gruby confirma cette découverte, qui ne tarda pas à devenir
une acquisition définitive de la pathologie infantile. En 1853, dans son Histoire
naturelle des végétaux parasites (p. 488), Ch. Robin donna de ce Champignon
une description complète et le plaça dans le genre Oidium Linck, sous
le nom d'O. albicans.
Le nom de Syringospora Robini, proposé en 1868 par Quinquaud, n'a pas
été adopté et celui d'Oidium albicans est en voie de céder la place à celui de
Saccharomyces albicam proposé par Riess, en se fondant sur des analogies de
développement entre ce Champignon et ceux qui appartiennent bien évidemment
au genre Saccharomyces (ordre des Saccharomycètcs).
Cependant les recherches de G. Linossier et G. Roux sur la fermentation
alcoolique et la transformation de l'alcool en aldéhyde, provoquées par le
Champignon du muguet, ainsi que sur la morphologie du même parasite
les ont conduits à le rayer du groupe des Saccharomyces et à le rapprocher
des Mucor (1).
(I) LINOSSIER et Roux, C. R. Acad. des sciences, CX, 1890, p. 868.