maladies parasitaires - USP

PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF. 313
màles consistent d'ordinaire en deux testicules tubuleux ou mamelonnés,
dont les canaux déférents se réunissent pour aboutir à un cirrhe ou pénis,
enveloppé dans une gaine (poche du cirrhe) s'ouvrant à l'extérieur par un
orifice dont la situation est variable. Les organes femelles comprennent un
ovaire ou germigène, dont les ovules sont évacués par la voie du germiducte.
A l'ovaire sont adjointes les glandes albuminigènes ou vitellogènes, culs-de-sac
glanduleux très nombreux, sécrétant un liquide granuleux, et se réunissant
en deux canaux longitudinaux (canaux albuminifères ou vitelloductes), réunis
à leur tour par un canal transversal. Sur celui-ci vient s'aboucher le germiducte,
et de cette réunion résulte l'oviducte. Ce carrefour est enveloppé par
la glande coquillière. L'oviducte se continue en un tube flexueux irrégulier
(utérus), dont la partie terminale (vagin) s'ouvre à peu de distance de l'orifice
mâle.
Les TrématodesDistomiens sont ovipares, et leur développement comporte
des métamorphoses et des migrations, bien étudiées dans quelques espèces, et
sur lesquelles nous aurons à revenirlors de l'étude particulière de celles-ci.
Les œufs ont subi dans l'utérus la segmentation, et souvent même l'embryon
s'y est déjà formé. Pondus ou arrivés dans un milieu humide, généralement
dans l'eau même, ils continuent leur développement, et des embryons
en sortent au bout d'un certain temps, lesquels sont tantôt nus, tantôt ciliés
(embryons infusorif'ormes). Après un séjour plus ou moins long dans l'eau,
ils ont à pénétrer dans le corps d'un animal aquatique, d'ordinaire dans un
mollusque. Là, ils perdent leurs cils et se transforment en un organisme
plus ou moins complexe, sorte de sac généralement muni d'une ventouse
(sac germinatif, sac cercarigère), qui tantôt est dépourvu de bouche et de tube
digestif (Sporocyste, van Beneden), tantôt possède l'une et l'autre (Rédie,
de Filippi;. Ces sacs germinatifs peuvent en engendrer d'autres par scission
ou par bourgeonnement. Ils représentent la seconde phase du développement
extérieur.
Chaque Sporocyste ou chaque Rédie produira à son intérieur de nouveaux
organismes, dits Cercaires. Ceux-ci rappellent par leur organisation les Distomiens
adultes; ils en ont les ventouses, mais ils en diffèrent par l'absence
des organes génitaux et par la présence, à l'extrémité postérieure de leur
corps ovalaire, d'une queue très mobile, simple ou bifide.
Au bout d'un certain temps, ils s'échappent du sac germinatif, quittent
le corps de leur hôte et, nageant ou rampant dans l'eau, vont à la recherche
d'un autre animal aquatique (mollusque, ver, larve d'insecte, plus rarement
un poisson ou un batracien). Ercolani en a trouvé chez des mollusques terrestres,
et ils peuvent se fixer parfois sur certaines plantes ou des corps
inorganiques voisins de leur milieu liquide. Arrivés dans leur nouveau séjour,
ils perdent leur appendice caudal, s'enkystent, ébauchent quelquefois
leurs organes sexuels et, dans cet état de Distomiens agames, attendent la
circonstance qui les portera dans l'estomac d'un troisième hôte se nourissant
du second.
Celui-ci est digéré; le kyste est dissous; le parasite mis eu liberté gagne
l'organe qui doit être son habitat définitif (intestin, canaux biliaires, vessie
urinaire, appareil respiratoire, sinus sous-orbitairé des oiseaux, etc.). Là, le
Trématode, acquérant ses organes génitaux, atteint l'état adulte.
Telle est, dans ses lignes générales, l'évolution des Distomiens. Selon les
espèces, elle est plus ou moins complexe, et varie aussi avec le milieu dans
lequel a lieu le développement (Ercolani), avec les conditions climatériques
(Pagenstecher). C'est ainsi que, dans le Monostoma mutubile, les embryons
portent déjà le sac germinatif dans l'intérieur de leur corps; que, dans
certains cas, on voit des sacs germinatifs produire des cercaires sans queue,
c'est-à-dire des Distomiens agames, etc.