maladies parasitaires - USP

670 PARASITES DES MUSCLES, DU TISSU CONJONCTIF ET DES OS.
après vingt-cinq jours : on trouva des Cysticerques incomplètement
développés, et en nombre immense, dans tous les muscles, la capsule
adipeuse des reins, les ganglions lymphatiques et la surface du cerveau.
Le quarante-huitième jour, on enleva au second une portion
du muscle sterno-mastoïdien et l'on y trouva une douzaine de Cysticerques
bien développés. Ces expériences ont été répétées depuis, une
vingtaine de fois, par Mosler (1863), Cobbold
(1864 à 1875), Rôll (1865), Gerlach (1870),
Zùrn (1872), Saint-Cyr (1873), Jolicœur
(1873), Masse et Pourquier (1878), Perroncito
(1876), Putz (1885), Laboulbène (1890),
Hertwig (1891). Toutes ont donné des ré-
I sultats positifs, à l'exception de deux, parmi
grossis 350 fois celleg de CobboId et simonds, où ils furent
Ï(Laboulbène).
douteux.
hl«"iï« S %1liïiï: ' Le mode de dissémination dans l'organisme
est le même que pour le Cysticercus cellulosx
du Porc. La migration se fait probablement
à la faveur du courant circulatoire. L'abondance des Cysticerques sur
le trajet des vaisseaux propres du cœur, dans le cas de Jolicœur, en est
un commencement de démonstration. D'après Hertwig, le Cysticerque
du Bœuf se développe plus lentement que celui du Porc, et les progrés
du scolex ne sont pas aussi rapides que ceux de la vésicule. Leuckart
a constaté que, au bout de vingt-cinq jours, les vésicules ont déjà
2 à 4 millimètres de longueur sur l mm ,5 à 3 millimètres de largeur.
Elles ne seraient pas complètement développées avant le quarantième
jour. La durée de leur existence est assez courte. Dans une expérience
de Cobbold, les parasites avaient disparu au bout d'un an ; Saint-Cyr
les a vus complètement calcifiés au bout de sept mois et demi. On
peut en conclure que la vie des Cysticerques du Bœuf ne dépasse pas
quelques mois, contrairement à ce qu'on sait la longue durée de celle
des Cysticerques du Porc. Cela fait comprendre comment, dans
l'Inde, au dire d'Oliver, le Cysticerque disparaît du bétail peu de mois
après qu'on a mis celui-ci au régime de l'eau de puits.
La profusion d'œufs qu'un seul Ténia peut fournir expliquerait la
fréquence de la ladrerie du Bœuf. La facilité de l'infestation a sa raison
dans la résistance de ces œufs aux causes de destruction. Davaine
dit en avoir gardé jusqu'à quinze mois dans de l'eau plus ou moins
pure sans leur voir perdre leur vitalité. Si l'on admet avec Cobbold
que l'homme affecté de Ténia rejette environ 400 proglottis par mois,
et que chacun d'eux peut contenir 30 000 œufs, on arrive à un total
de plus de 140000000 d'œufs rejetés par une seule personne dans le
cours d'une année. Heureusement, une immense proportion de ces
germes est détruite par des causes diverses ; mais on conçoit combien
sont grandes encore les chances de propagation de la ladrerie.