maladies parasitaires - USP

302 PARASITES DE LA PEAU.
que toutes les expériences, au nombre de huit, que j'ai tentées choï
des animaux âgés de moins de trois mois ont donné toutes, sans
exception, un résultat positif. »
De même, les lapins russes chez lesquels Mourrand a observé le
favus étaient âgés de deux à trois mois, et les termes dans lesquels
Mégnin a parlé de ceux qu'avait vus Recordon portent à croire qu'ils
n'avaient pas dépassé cet âge.
La chienne que Trasbot a présentée à la Société centrale était, il
est vrai, âgée de neuf ans; mais elle était affaiblie par la gestation
d'abord, par la mise-bas, puis par l'allaitement, de telle sorte qu'elle
réalisait les conditions de misère physiologique nécessaires à l'implantation
du mal. Il faut encore constater que l'Achorion a saisi
d'abord ses petits, âgés de dix à vingt jours, et que c'est d'eux qu'elle
l'a pris, bien qu'elle fût à peu près placée dans lès mêmes conditions
de contagion. Toutefois dans l'observation de Cadiot, le malade était
âgé de huit ans et rien chez lui ne constituait une prédisposition.
En ce qui concerne les Poules, il ne nous paraît pas que rien ait
été relevé pour confirmer ou infirmer cette règle. Zùrn dit seulement
que, si toutes les races peuvent être atteintes du favus, celles de
grande taille, les races asiatiques, et principalement la cochinchinoise^
y paraissent particulièrement prédisposées. Nous l'avons cependarill
observé sur des Poules de Bantam.
D'autre part, selon Aubert (1), toute solution de continuité doit être
considérée comme favorisant l'implantation et le développement du
parasite. Des considérations qu'il invoque à l'appui de cette manière
de voir, la plus probante est la suivante : «' Deux rats vivaient en paix
depuis trois semaines dans une cage où l'on avait semé du favus, et
n'avaient ni l'un ni l'autre contracté la maladie. L'un d'eux, tué accidentellement,
fut remplacé par un autre rat. Mésintelligence des deux
commensaux, batailles, morsures. Quatre ou cinq jours après son
entrée en cage, le nouveau rat avait un favus commençant au niveau
de l'oreille ; l'autre ne tarda pas à présenter aussi sur la tête et le
museau des godets faviques. »
Comme la teigne faveuse peut se transmettre d'un animal d'une espèce
à un individu d'espèce différente et même à l'Homme, la contagion
présente ici une importance particulière.
Il convient d'abord de faire remarquer que, dans les cas où l'origine
du mal a pu être surprise chez les animaux domestiques, on a
dû la rapporter à la Souris ou au Rat. Ces rongeurs sont, en effet,
souvent atteints de la teigne et, depuis Bennett, nombre d'observations
en témoignent dues à Draper, Friedreich, R. Tripier,- Molière,
etc. (2). Les souris faviques semblent particulièrement fréquentes à
(1) AUBERT, Rôle du traumatisme dans l'étiologie de la teigne faveuse. Ann. de dermat.
et de syphil., 1881; et Rev. des se. méd., XX, p. 226.'
(2) DRAPER (1854), in Leçons sur les affections cutanées parasitaires, par Bazin,