maladies parasitaires - USP

556 PARASITES DE L'APPAREIL RESPIRATOIRE.
grande force de résistance, comme Fischer l'avait depuis longtemps
constaté (1). Les injections détermineront peut-être le départ des
larves si on les fait pénétrer directement dans les sinus au moyen de
la trépanation et même de la résection des cornes. Zùrn indique le
manuel opératoire suivant :
Couper la laine sur le front. Réunir les milieux des deux arcades sourcilières
par un trait transversal à la craie de couleur, et le partager par
un autre trait longitudinal médian : le point d'élection de la trépanation
sera chacun des deux angles supérieurs ainsi obtenus, sans intéresserles
lignes qui les limitent. L'opération se fait selon les règles ordinaires de
la chirurgie. On voit souvent sortir des larves par l'ouverture : il faut
avoir soin de les détruire. On extrait avec une pince toutes cellesquisonl
accessibles; on tue les autres avec une injection de benzine un peu
étendue d'eau, agent que les parasites endurent mal. On nettoie alors
le lambeau de peau soulevé, on l'applique sur l'ouverture eton le réunit
à la peau voisine, par quelques points de suture. Enfin, on met sur le
tout un morceau de cuir enduit de térébenthine. L'animal est séparé
du troupeau pendant quelques jours. Les moutons robustes supportent
la trépanation aussi impunément que la marque aux oreilles ou
toute autre petite opération (Zùrn).
Quand on a lieu de croire que les larves sont dans les diverticules
fournis aux cornillons par les sinus frontaux, on pratique l'amputation
des cornes tout près du front, on extrait les larves, on fait l'injection
et l'on applique une bande térébenthinée. On se contente quelquefois
de trépaner la base de chaque corne.
L'intervention chirurgicale est, en somme, le moyen le plus efficace
pour supprimer les larves des sinus, et l'on y a recours surtout pour les
animaux de grande valeur. Il ne faut pas cependant compter sur un résultat
toujours complet. Souvent les larves ne sont pas rassemblées
dans les sinus frontaux, et celles des sinus maxillaires échappent à
l'effet des injections. Zùrn dit avoir pratiqué maintes fois la trépanation
des sinus frontaux et, malgré l'extraction de six à dix larves,
avoir constaté le plus souvent, après une amélioration passagère, la
réapparition des symptômes. En général, lorsque le nombre des animaux
atteints est un peu élevé, on se borne à les observer et on les
livre à la boucherie dès qu'ils présentent des symptômes graves.
(1) RUDOLPHI, Entozoorum historia naturalis, I, 1808, p. 521.