maladies parasitaires - USP

734 PARASITES DES CENTRES NERVEUX ET DES ORGANES DES SENS.
duit une vive irritation : épiphora, photophobie, conjonctivite ; l'humeur
aqueuse se trouble et prend une teinte laiteuse ; l'iris s'enflamme ;
la cornée s'épaissit et devient peu à peu opaque; à la fin, les phénomènes
inflammatoires s'apaisent progressivement, mais la vue est
perdue. On a plusieurs fois constaté dans les Indes, sur les chevaux
atteints, une faiblesse particulière des lombes, que les indigènes
appellent kumree, kummeree, kumuree, ah-dhrung, et qui survient après
le début de l'ophtalmie. Sa nature n'est pas connue et plusieurs vétérinaires
y voient, très probablement avec raison, une simple coïncidence,
sans lien avec la filariose oculaire. Cette faiblesse des reins
n'a jamais été signalée ailleurs que dans les Indes.
Presque tous ceux qui ont eu affaire à l'ophtalmie parasitaire du
Cheval l'ont traitée par la ponction de la cornée, et ils recommandent
de la pratiquer dès le début, pour éviter une opacité qui persisterait
après l'opération. Certains maintiennent le cheval debout, ce qui
facilite la sortie du ver; d'autres le couchent et l'anesthésient. La
kératotomie se fait avec une aiguille à cataracte ou une lancette
étroite, au bord inférieur de la cornée. L'écoulement de l'humeur
aqueuse entraîne le ver, que l'on saisit au moment où il apparaît par
l'ouverture. Après l'opération on fait des applications froides; on
purge et l'on saigne, s'il y a lieu.
Une observation de Paszetta prouve que la Filaire de l'œil peut
cependant mourir sur place et être résorbée au bout de cinq à six
semaines. Jiménez Alberca a publié un cas de guérison par l'emploi
d'une pommade formée d'une partie d'oxyde rouge de mercure pour
8 à 10 d'axonge. Il en appliqua une parcelle de la grosseur d'un pois
entre les paupières, deux fois en l'espace de huit jours.
BOEUF. — La Filaire intra-oculaire du Bœuf a été signalée par Grisoni
dès 1429 (Ercolani). L'affection qu'elle détermine a été décrite d'abord
par Deguillème en 1812, puis quelques années après, par Santin, de
Dourgue (Tarn). En 1827, Chaignaud a publié sur ce sujet un intéressant
travail basé sur plus de 150 observations, et depuis lors nombre
de praticiens ont eu affaire à la même affection.
Le ver qui la produit est capillaire et long de 2 à 3 centimètres. Il
n'a pas encore été étudié par un helminthologiste et, provisoirement,
on le considère comme une forme larvaire du Filaria cervina, qui, à
l'état adulte, vit dans les séreuses du Bœuf.
Cette ophtalmie vermineuse peut sévir sous la forme épizootique.
Chaignaud ne l'a jamais vue que de juin à novembre. Cependant Durréchou
l'a constatée en mars, et Faure en avril.
Ordinairement un seul œil est affecté, exceptionnellement les deux
à la fois. Il s'y trouve un, rarement deux ou trois vers; Roche-Lubin
en a extrait sept enlacés en un faisceau. Ils sont situés dans la chambre
antérieure et nagent librement dans l'humeur aqueuse. D'après Chai-