maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 213
à cette affection le nom de dermatite folliculeuse, mieux en rapport,
d'après lui, avec sa nature inflammatoire. Ces idées ne reposent pas
sur une base bien ferme. Il n'a pas été fait de recherches établissant
la présence constante ou, au moins, très fréquente du Demodex sur
des chiens d'ailleurs bien portants, comme cela a été observé chez
l'Homme. Et il semble bien que les idées de Martemucci ne soient
qu'une généralisation aventurée de données appartenant à la dermatologie
humaine. Ce qui viendrait seulement à leur appui, c'est la difficulté
de la contagion de cette maladie ; mais elle peut s'expliquer par
le séjour profond, intra-cutané des parasites et par la nécessité d'une
prédisposition.
Celle-ci réside, par excellence, dans le jeune âge des sujets ; il est
rare que des animaux adultes en soient affectés. La race joue aussi
un rôle important. D'après L. Lafosse (1), les chiens de salon, avant
ou peu après avoir payé le tribut à la maladie du jeune âge, sont plus
souvent atteints de gale folliculaire, bien qu'aucune race n'en soit
exempte. Les observations de Cornevin (2) sont, en ce qui concerne la
race, plus conformes à ce que l'on constate d'ordinaire, c'est-à-dire
que la maladie est plus fréquente chez les chiens à poils courts que
chez ceux à poils longs.
Etant données ces causes prédisposantes, la cause efficiente est la
contagion. Cependant elle est loin de se produire avec la même facilité
que dans les autres espèces de gale, en raison de la situation profonde
du parasite. Delabère-Blaine et Clater (cités par Verheyen) avancent que
des chiens, cohabitant longtemps avec des galeux, ne contractent pas
la maladie et que, d'autres fois, le contact le plus fugitif la fait éclater.
Ces différences peuvent s'expliquer par des erreurs de diagnostic,
la cause démodécique de la gale folliculaire n'étant pas connue à
l'époque où elles ont été relevées. On a depuis cité bien des cas où la
contagion n'a pas eu lieu, malgré les facilités qu'elle rencontrait. Le
sujet de Weiss vécut pendant huit à quinze jours, pêle-mêle avec
d'autres chiens qui sortirent indemnes de l'épreuve. Rivolta a transporté
sans résultat des Demodex d'un chien malade sur un chien bien
portant. Martemucci a inoculé des parties saines de la peau d'un chien
avec le liquide riche en Demodex produit par les pustules des régions
malades et n'a pas obtenu de résultat. 11 en a été de même dans des expériences
de Friedberger, qui, en outre, n'a pas constaté de contagion
par la cohabitation de chiens malades avec des chiens exempts de
cette gale ; de même encore dans des observations de Siedamgrotzky
faites à l'école vétérinaire de Dresde, dans celles rapportées par Csokor,
d'après la clinique de Vienne (3).
(1) L. LAFOSSE, Traité de pathologie vétérinaire, II, 1861, p. 247.
(2) Cb. CORNEVIN, DU Demodex caninus et de la maladie qu'il occasionne. Lyon,
1868, p. 57.
(3) RIVOLTA, Il medico veterinario, 18G5, p. 433. — FRIEDBERCER, Archiv f. wissensch.