maladies parasitaires - USP

264 PARASITÉS DE LA PEAU.
CHAPITRE VIII
DERMATOMYCOSES.
Les Dermatomycoses (de SépLta, peau; [/W«K, champignon), Dermophylies
(de SÉppa, et ÇUTOV, végétal) et mieux Epidermophyties, sont plus
souvent désignées sous le nom de Teignes (1). Elles sont dues à des
Champignons inférieurs dits Epiphytes, Ectophytes ou Dermatophytes,
que la plupart des mycologues réunissent en une petite famille, les
Trichophytées. Ils sont voisins des Mucorinées, qui vivent sur les
matières végétales ou animales en décomposition, et qui, rentrant
dans le grand groupe des Moisissures, comptent plusieurs des moisissures
les plus vulgaires (Mucor mucedo, Rhizopus nigricans, etc.).
Comme les Mucorinées, les Trichophytées ont un mycélium dont certaines
branches portent des chapelets de spores, mais elles sont
dépourvues de véritables sporanges. Du reste, leur histoire naturelle
est encore incomplète.
Les Trichophytées sont caractérisées par leur mode de végétation,
qui les amène à former à la surface de la peau des cercles plus ou
moins réguliers et quelquefois des godets.
Un Dermatophyte ne comprend que deux sortes d'éléments: 1°les
spores, constituées par une enveloppe amorphe, plus ou moins épaisse
et résistante (épispore), et une partie centrale plus ou moins granuleuse
(protoplasma) ; elles peuvent être libres ou se grouper en chaînettes ou
en amas; — 2° les tubes, offrant, comme les spores, une paroi
amorphe et un contenu protoplasmique. Dans les uns, ce contenu est
indiscontinu : ce sont les filaments du mycélium, formant par leur
ensemble le thalle ou la partie végétative du Champignon. Dans les
autres, le protoplasma est segmenté plus ou moins régulièrement!
ce sont les tubes sporifères, sporophores ou réceptacles.
Mais, lorsqu'on suit le développement du parasite, on reconnaît que
la distinction entre ces éléments n'est que le résultat de la phase
d'évolution à laquelle on les observe. En effet, comme ledit F. Balzer(2),
« tout dérive de la spore ; en s'allongeant et en se développant, elle
forme un tube ou filament de mycélium; dans l'intérieur de ce tube, la
substance du noyau (protoplasma) bourgeonne, envoie des prolonge-
(1) « La teigne, dit Guy de Chauliac, est rongne de la teste avec escaille» et
croustes, et quelque humidité et arrachement de poil et couleur cendreuse, odeur
puante et aspect horrible Jamier l'appelle teigne du tenir, parce qu'elle tient
fermement la teste, ou du ver nommée tigne: car, comme ce ver corrompt le boys,
ainsi la teigne gagne la teste. » (Cité par H. FEULARD, Teignes et teigneux. Thèse de
Paris, 1886, p. 9.)
(2) F. BALZER, Recherches histologiques sur le favus et la trichophytie. Arcb. gén.
de médecine, 1881, II, p. 387.