maladies parasitaires - USP

288 PARASITES DE LA PEAÛÏ
tion pathologique que le Champignon provoque. Cependant, mettant
en opposition les symptômes de la teigne tonsurante chez le Bœuf et le
Cheval, Mégnin rappelle que, sur le premier, les poils sont arrachés,
tandis qu'ils sont seulement brisés sur le second. Il explique ces différences
par ce fait que le Trichophyton du Bœuf végète surtout dans
les follicules et dans les couches épidermiques, et détermine l'inflammation
du derme et la chute du poil, tandis que celui du Cheval
s'introduit dans le poil lui-même, le dissout et le rend friable. Inoculé
au Cheval, le Trichophyton du Bœuf lui communique une teigne tonsurante
de même nature que sur la première espèce. Cette forme de
teigne peut être aussi observée cliniquement sur le Cheval. Enfin,
Mégnin a transporté sur un même chien, par inoculation de croûtes,
les deux sortes de teignes du Cheval. Les différences cliniques correspondraient
à des différences dans les spores du végétal, qui auraient
chez le Bœuf un diamètre double environ de celles du Trichophyton
du Cheval, et seraient légèrement jaunâtres chez la première espèce
et grisâtres chez la seconde. Comme conclusion, Mégnin estime qu'il
y a deux espèces de Trichophyton : il propose de conserver à celui du
Cheval, qui, dit-il, a les mêmes caractères que celui qui végète sur le
Chien et sur le Chat, le nom de Trichophyton tonsurans, et d'appeler
celui du veau Trichophyton epilans. Cette distinction confirmerait les
vues de Bazin, qui tend à admettre « deux variétés de Trichophyton r ;
le tonsurans pour la teigne tonsurante et pour la fausse pelade ; le
decalvans pour la teigne décalvante d'emblée (1) ».
Cette idée de Bazin paraît être restée sans écho parmi les dermatologistes
et, pour la plupart, la fausse pelade serait plutôt une fausse
tondante, la teigne décalvante une vraie pelade. Il nous paraît aussi
que, sur ce sujet, on peut trouver une explication satisfaisante dans ce
qu avait dit le même auteur à son article Mentagre (2) : « Nous avons
démontré, par l'observation clinique et par le microscope, que le
Champignon de la mentagre est le même que celui de l'herpès tonsurant
et de l'herpès circiné. Nous avons établi que les trois affection!
décrites sous les noms d'herpès circiné, tonsurant et sycosis, n'étaient
que trois états successifs d'un même état morbide; que le siège du
Champignon sur tel ou tel élément cutané explique pourquoi on a de
l'herpès circiné ou de l'herpès tonsurant ou du sycosis. »
Il est difficile d'accorder une importance spécifique aux dimensions
des spores, puisque chez l'Homme, où l'on ne reconnaît qu'une espèce
de Trichophyton, le diamètre de ces corps reproducteurs peut varier
entre 3 et 10 (A. On peut expliquer les différences du végétal par des
différences dans le terrain. Depuis longtemps Gerlach avait montré
que, chez le Bœuf même, les poils foncés 'se brisent, tandis qu'il
en est rarement ainsi des poils blancs ; c'est que, « dans les peaux
tli BAZIN, art. Microsporon. Dict. encyclop. des se. méd. (2), VIII, 1873, p. CU.
(2; Ibid., VI, 1872, p. 752.