maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 223
un point rouge à peine marqué et dépourvu d'aréole. Mais elles causaient
une très vive démangeaison, plutôt sur le trajet des nerfs qu'au
siège même de la lésion. Chez une fille de quatorze à quinze ans, il y
eut de véritables vésicules analogues à celles qui succèdent aux brûlures,
et, chez un vieillard, une petite ulcération. Le prurit persiste
parfois pendant huit jours. D'autre part, Chatelin (de Charleville)
a constaté sur un enfant et sur un homme des piqûres douloureuses
et un œdème assez persistant, causés par des Argas d'un pigeonnier
situé au-dessus de l'habitation et inoccupé depuis six mois (1).
Il importe de combattre ces parasites et de les détruire par tous les
moyens possibles. Lorsqu'on en voit su rie corps d'un pigeon, on les
retire par une traction graduée pour ne pas laisser le rostre dans la
plaie, et on les écrase. Mais il faut surtout purifier le colombier infesté :
récrépir les murs, blanchir à la chaux et au chlorure de chaux les
parties en bois, les échauder à l'eau bouillante, insinuer du pétrole
dans les fentes. De plus, on insufflera dans le plumage des pigeons une
poudre insecticide, comme cela a été recommandé à propos de la
phtiriase, en ayant soin d'humecter les plumes, au préalable, avec
une solution de savon vert. Enfin, on a conseillé de laver les pattes
des pigeons avec une solution alcoolique de baume du Pérou (Zùrn).
IL GAMASIDÉS. — Les Dermanysses (Dermangssus Dugès) sont les
seuls Gamasidés qui vivent sur les Oiseaux ; ils peuvent aussi se répandre
sur des Mammifères.
Ils se distinguent des Gamases (voy. p. 102) par leurs téguments mous et
finement striés dans toute leur étendue, à l'exception de deux petits plastrons
lyriformes, transparents, et par leurs chélicères, différentes dans les
deux sexes : en forme de stylet long et mince chez la femelle, subdidactyles
chez le mâle. Ovipares.
L'espèce suivante seule nous intéresse par son parasitisme sur les
Oiseaux de basse-cour et par son extension possible sur divers Mammifères.
Dermanysse de la Poule (Dermanyssus gallinx Redi). — Corps ovopyriforme,
à grosse extrémité postérieure, un peu aplati de dessus en dessous ;
abdomen bordé de soies courtes et écartées; couleur variant du blanc jaunâtre
au rouge de sang et au rouge noirâtre, selon que l'animal est à jeun
ou plus ou moins repu; le tube intestinal gorgé de sang se voit par transparence
sous l'aspect d'un dessin de forme variée. La femelle ovigère, a
0 mm ,10 de longueur sur 0 mm ,40 de large ; le mâle, 0 mm ,60 sur 0 mm ,32.
On a décrit un Dermanysse des Hirondelles (D. hirundinis deGeer)
et un D. des Oiseaux (D. avium de Geer; ; mais leur valeur spécifique
n'est pas bien établie, et beaucoup d'auteurs estiment que les Der-
(1) BoscmjLTE, cité par J. KOnckel, Les Insectes (de Brehm), II, p. 767, et par
R. Blanchard, Zoologie médicale, II, p. 331. — CHATELIN, cité par A. Laboulbène,
Bull, de la Soc. entomol. de France, 1882, p. xcvm.