maladies parasitaires - USP

194 PARASITES DE LA PEAU.
épaisses, noirâtres, dures et très adhérentes. La maladie fait des progrès
rapides; les croûtes augmentent d'épaisseur et d'étendue; la peau
se ride, se plisse, se gerce, se crevasse; des ulcérations laissent suinter
une humeur peu abondante, mais très fétide, et le malade présente
un aspect repoussant.
Cette affection détermine bientôt une profonde cachexie, des adénites
et lymphangites multiples, de l'anasarque, des phlébites des
membres postérieurs, des arthrites traumatiques par frottements
réitérés et furieux, du tétanos dans quelques cas.
La marche rapide de cette maladie, les complications qui l'accompagnent,
la vie en troupeau contribuent à donner au pronostic une
gravité particulière. Les cas isolés sont faciles à guérir au début; mais,
quand la maladie est généralisée, on ne peut guère compter sur le
succès. Ce qui justifie encore la réputation redoutable qui s'attache à
la gale du Chameau, c'est que l'emploi de cet animal dans les caravanes
le tient le plus souvent éloigné des lieux où l'on peut se procurer
les médicaments nécessaires.
Étiologie. Contagion. — Les causes prédisposantes ont été de tout
temps invoquées, pour cette gale plus que pour toute autre, dans
l'explication de son apparition. La faiblesse, la misère physiologique,
la malpropreté y jouent, en effet, un rôle important. Les animaux
jeunes ou vieux sont plus souvent galeux que les adultes. Enfin, c'est
surtout au printemps que la gale sévit sur les Dromadaires et envahit
la plus grande partie de la surface cutanée.
Mais il est clair que la contagion est la cause efficiente, favorisée
par la promiscuité dans laquelle vivent les dromadaires employés
au service des caravanes, au transport des vivres, des bagages et des
munitions des armées. Au dire de Vallon, lorsqu'un animal galeux
est introduit dans un troupeau sain, quinze à vingt jours après on
voit des cas de gale se produire, et bientôt tout le troupeau finit par
en être infesté.
La gale du Dromadaire est transmissible à l'Homme. Louis Franck,
Straus-Durckheim, Hamon (I) en ont cité des exemples. Le cas le
plus cormu est celui que Biett a rapporté. Six dromadaires, envoyés
d Egypte au Muséum d'histoire naturelle en 1827, étaient atteints de
la gale. Celle-ci se communiqua aux hommes chargés de les soigner.
« Dix de ces employés, dit Biett, furent admis à l'hôpital Saint-Loui».
L éruption avait pris une telle intensité chez plusieurs d'entre eux
quil survint des symptômes a'inflammation gastro-intestinale, et
chez deux de ces hommes, vigoureusement constitués, une infiltration
générale. »
D'après Palgrave, la gale dont l'homme est souvent affecté dans
'Arabie parait provenir du Chameau, chez lequel elle est très com-
Duic^c^
de mé , d - P rat - *«• P^is, 18.9, p. 9. -STU»
' PaF Henn S- ~ HA »O». L'Egypte sous Méhémet-Ali, I, p. 514 et 584-