maladies parasitaires - USP

ACARIASES. 101
Laboulbène et Mégnin (1) ont décrit deux espèces d'Argas qui vivent en
Perse et sont un fléau pour les voyageurs. L'une est l'Argas de Perse (A. persicus
Fischer), connu principalement sous le'nom de Punaise de Miana, en
raison de la localité qui en est plus spécialement infestée. Les renseignements
qui s'y rapportent ne font point allusion à son action sur les animaux
domestiques.
L'autre espèce est F Argas de Tholozan (A. Tholozani Lab. et Még.), dont le
corps, relativement étroit, a les bords latéraux parallèles, l'extrémité antérieure
terminée en pointe mousse, la postérieure arrondie, le tégument
très finement gaufré. Les femelles adultes ont 8 à 10 millimètres de long
sur 4 à 5 de large. Leur couleur, à l'état de réplétion, est violet foncé.
Cette espèce passe, en Perse, pour très dangereuse à l'Homme. On la
nomme Kéné ou Punaise du Mouton, ce qui fait supposer qu'outre notre
espèce, elle s'attaque encore aux animaux domestiques ou, au moins, au
Mouton.
On manque de détails précis sur les caractères et les mœurs des Argas
d'Afrique.
Ceux de l'Amérique ont été souvent confondus avec les Ixodes sous le
nom de Garapattes. Ils occupent surtout l'Amérique centrale. Ceux du
Mexique ont été particulièrement étudiés par Alfred Dugès et par Mégnin (2).
Deux espèces s'attaquent aux animaux domestiques en même temps qu'à
l'Homme, ce sont YArgas turicata et YArgas de Mégnin.
L Argas turicata (A. turicata Alfr. Dugès) est ainsi appelé du nom vulgaire
sous lequel on le désigne au Mexique. Il a le corps sub-rectangulaire,
presque carré, à bord antérieur anguleux, obtus, et mesure 5 à 6 millimètres
de longueur. — Les Turicatas infestent les porcs de Ganajuato (Mexique),
se fixent à la face interne des avant-bras et courent avec une certaine vélocité.
Leur piqûre déterminerait parfois chez l'Homme des accidents très
sérieux. Elle ne serait pas non plus supportée toujours impunément par les
Porcs. « Il arrive souvent, dit Alfred Dugès (cité par Mégnin), que les porcheries
où abondent les Turicatas, par l'incurie des maîtres, sont habitées par
des'porcs récemment arrivés ; quelques-uns meurent dans la nuit et d'autres
sont incapables de se lever de terre ; si on les y oblige, ils vacillent et tombent,
le soutien leur faisant défaut. Chez les cochons morts, on trouve dans
le tissu cellulaire un épanchement ecchymotique de 5 centimètres de diamètre
environ pour chaque piqûre; je n'ai pas pu prolonger assez mon
examen pour savoir s'il y avait d'autres désordres. Les poules qui s'alimentent
d'Argas, ne fût-ce qu'un jour, meurent au bout du troisième, après
être devenues tristes et avoir cessé de manger.
Alfred Dugès a nommé Argas Megnini une espèce dont le corps, lyriforme,
à grosse extrémité antérieure, légèrement anguleux en avant, arrondi en
arrière, mesure (femelle) 5 à 6 mm de long sur 3 à 3 mm ,5 de large. Cette
espèce est, selon Dugès, très abondante dans l'État de Guanajuato. Elle se
rencontre sur le Cheval, l'Ane et le Bœuf, principalement dans les oreilles ;
elle se fixe souvent sur d'autres animaux, en particulier sur l'Homme.
Mégnin suppose que les nombreux Ixodidés qui attaquent les animaux au
Mexique et dont les chevaux de notre corps expéditionnaire ont surtout été
affligés, doivent être rapportés à cette espèce. Elle n'est pas, d'ailleurs, plus
nuisible que les Ixodes américains dont il est parlé plus haut et avec lesquels
on la confond sous la désignation de. « Garapattes ».
(1) LABOULBÈNE et MÉGNIN, Mém. sur les Argas de Perse. Journ. de l'anat. et de
la physiol., 1882, p. 317.
12) MÉONIN, Les Argas du Mexique. Journ. de l'anat. et de la physiol., 1885,
p. 460.