maladies parasitaires - USP

508 PARASITES DE L'APPAREIL DIGESTIF.
•> En Angleterre, d'après Simonds, de grandes épizooties se sont montrées
dans les années 1809, 1816, 1824, 1830. » (Davaine.)
En 1830, la distomatose enleva à l'Angleterre 2 millions environ de moutons;
l'année suivante, on en comptait 5000 en moins par semaine sur les
marchés métropolitains (1). En 1862, elle a sévi en Irlande avec une telle
violence que 60 p. 100 des moutons ont succombé.
Pendant l'année 1876, la Slavonie a perdu 40 p. 100 de ses bêtes bovines
par la distomatose. *
D'après Zundel, cette maladie a fait périr en 1873 le tiers de la population
ovine de l'Alsace-Lorraine, pertes représentant une valeur de 1 500000franci.
Wernicke rapporte que, en 1882, dans les provinces méridionales do
Buenos-Ayres, la même affection n'emporta pas moins de un million de
moutons. Dans le seul district de Tandil, plus de 100000 y succombèrent
pendant les huit premiers mois de l'année 1886; des éleveurs ayant G000 à
8000 têtes ont perdu leurs troupeaux presque en totalité (2).
D'autres considérations démontrent encore l'influence de l'humidité
sur le développement de la distomatose. C'est ainsi qu'elle est rare
en été, et qu'elle sévit avec intensité en automne, à la fin de l'hiver
et surtout au printemps pendant les mois de mars, avril et mai.
Elle s'observe de préférence dans les localités basses, humides,
marécageuses, dans les vallées sujettes aux inondations, dans le voisinage
des étangs, des eaux stagnantes, des embouchures de fleuves,
dans les lieux boisés, dans les prairies dont le sol ou le sous-sol est
argileux, imperméable. On l'a vue, en effet, à peu près à l'état enzootique
dans la Sologne, le Berry, le Gâtinais, dans la zone argileuse des
landes de Gascogne, dans de nombreuses régions de l'Angleterre, où
elle fait périr tous les ans un million de moutons. Aucun pays ne
paraît, d'ailleurs, à l'abri de ses invasions.
Les inondations ont naturellement un rôle important dans cette
étiologie. C'est à elles qu'est due l'épizootie observée en 1761 et 1762
dans le bas Boulonnais, aux débordements du Rhône et de ses affluents
celle qui ravagea le midi de la France en 1810, 1811 et 1812. Selon
Hamont et Fischer (3), la cachexie aqueuse apparaît chaque année en
Egypte à la suite des inondations et se déclare successivement dans
les lieux les premiers abandonnés par les eaux. Ils estiment à 16 000
le nombre des moutons quelle enlève tous les ans. L'illustre Bakewell,
ayant remarqué que, au début de la cachexie, l'engraissement est
plus rapide, communiquait cette maladie en quelque sorte à volonté
aux moutons qu'il destinait à la boucherie, en les conduisant pendant
quelques jours à l'automne dans des pâturages qu'il avait inondés en
été (A. Young) (4).
Certains faits absolument remarquables, où l'on n'a vu d'abord que
(1) SIMONDS. The Veterinarian, 1861.
(2) R. VBRNICKE, Deutsche Zeitschr. f. Thiermed. u. vergl. Pathol., XII, 1886,
p. 304.
(3) HAMONT et FISCHER, De la cachexie aqueuse de l'homme et du mouton. Journ.
de méd. vétér. théor. et prat., 1834, p. 129.
(4) A. YOUNG, cité par Chabert, Loc. cit. p. 164.