maladies parasitaires - USP

286 PARASITES DE LA PEAU.
c. Chien. — Friedberger a rapporté (1876) un cas de contagion de
teigne tonsurante par un chien à un enfant et à une servante avec lesquels
il jouait d'habitude. Le siège de l'éruption fut le visage chez
l'enfant, et le cou chez la servante ; ici encore ce fut la forme circinée
qui se montra. Les expériences faites par l'auteur sur lui-même
et sur trois élèves avec des croûtes provenant du chien ou de l'enfant
restèrent sans résultat. Horand avait rapporté déjà un fait semblable
et Haas (1) en a fait connaître un autre.. La transmission du Chien ;i
l'Homme est rendue facile par les caresses dont le premier est l'objet
de la part du second. Frôhner en a observé de nombreux exemples.
d. Chat (2).— Fenger (1865) a vu unchatatteint de teigne tonsurante
transmettre sa maladie à vingt personnes, et d'autre chats contagionner
ainsi trois enfants. Borch (cité par Fenger) s'est même assuré expérimentalement
de la réalité de cette transmissibilité.
En 1874, Lancereaux a rapporté deux faits qui prouvent aussi la
transmissibilité de la teigne tonsurante du Chat à l'Homme. Dans le
premier, trois enfants furent atteints à la fois d'herpès circiné après
avoir joué pendant plusieurs jours avec un jeune chat malingre dont
les poils étaient malades. Le second a trait à une infirmière qui
parut également avoir gagné la maladie d'un chat qui en était porteur.
Dans ces deux faits, le résultat de la contagion fut la teigne circinée.
Un autre, très intéressa'nt, est dû à P. Michelson : un jeune chat
affecté à la fois de gale et d'herpès transmit cette dernière maladie à
toute une famille ; des expériences faites avec des croûtes provenant
de cet animal firent développer sur trois étudiants l'herpès circiné et
non la gale. Les Sarcoptes étaient recouverts de spores, et il est
probable qu'ils ont servi de véhicule au contage. Les premiers symptômes,
caractérisés par un prurit très vif, avaient apparu au bout de
six à huit heures.
e. Porc. — En 1876, Lailler a communiqué à la Société médicale des
hôpitaux une lettre de Lespiau relative à une endémie de trichophytie
observée dans les cantons de Céret et d'Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales);
34 personnes, dont 28 enfants, ont été atteintes. La
maladie a paru s'être propagée du Chien, d'abord atteint, au Porc
(qui, dans ces contrées, vit dans la famille humaine), et du Porc à
l'Homme. L'humidité saisonnière a favorisé le développement du
parasite. C'est particulièrement à la tête, aux sourcils, aux joues,
autour des organes génitaux, que le Trichophyton s'est attaché, y
provoquant des démangeaisons.
Enfin, et par réciproque de tous les faits précédents, il faut ajouter
(1) A. HAAS, IdenlitU von Herpès tonsurans und Pityriasis circinata. Berlin. Klin.
Wochensch., 1882, p. 259; et Rev. des se. méd., XX, p. 224.
(2) FENGER, loc. cit. —LANCEREAUX et E. BESNIER, Soc. méd. des hôp. (Gaz. hebd.
de méd. et de chir., 1874, p. 339). — P. MICHELSON, Uebertragung des Herpès von
einem an Herpès und Scabies leidenden Thiere auf den Menschen. Berlin, klin. W'ochenschr.,
1874; et Rev. des se. médic, V, 1875.