maladies parasitaires - USP

280 PARASITES DE LA PEAU.
Spinola avait attribué à la lumière une part d'influence sur l'évolution
des plaques trichophytiques. Il lui avait paru que, à l'etable,
elles se développent sur la partie du corps qui reçoit l'action directe
de la lumière et qu'elles guérissent lorsque cette partie y est soustraite,
pour reparaître sur une autre région qui y est exposée. Gerlach
conteste formellement le fait : « Ou le hasard est intervenu, dit-il, ou
l'exanthème n'était pas dartreux. »
Le jeune âge donne une prédisposition réelle. Les animaux a la
mamelle n'en sont pas exempts ; mais ce sont surtout les veaux qui
contractent cette teigne avec la plus grande facilité, tandis qu'elle n'a
que difficilement prise sur les sujets âgés. De même, elle ne se
montre guère que sur les jeunes chevaux, comme on le voit souvent
dans l'armée. D'après les observations publiées, l'âge n'a pas, chez le
chien, une influence aussi prédominante; cependant Horand, dans
ses expériences sur le Chien et le Chat, n'a pu contaminer que des
animaux très jeunes (1).
CONTAGION. — La contagion peut être directe, se faire par le contact
même des animaux, ou médiate, par les instruments de pansage,
litières, etc. Il n'est pas impossible qu'elle se fasse aussi à distance,
par l'intermédiaire de l'air transportant les spores du TrichophytoB*
Elle s'exerce sur les animaux de la même espèce ou d'espèce différente
et même de ceux-ci sur l'Homme.
A. Contagion entre animaux de la même espèce. — H y a longtemps
que les anciens vétérinaires (Chabert, Grognier, Carrère, etc.) avaient
signalé la contagion des dartres d'un animal à l'autre chez les bêles
bovines. « Le virus dartreux, dit Carrère, peut se conserver longtemps
dans les endroits des étables où ont séjourné les veaux atteints de
cette maladie, si l'on n'a pas eu la précaution de brûler les instruments
qui ont servi à les attacher et de nettoyer les différents objets
où ils se sont frottés. » Cette observation a été maintes fois confirmée,
et Pflug (2) cite le fait d'un propriétaire chez lequel un veau
atteint de teigne tonsurante transmit sa maladie, par voie médiate, à
tous ceux qui furent mis à la place qu'il avait occupée. Mais c'est
surtout à Gerlach que l'on doit sur ce sujet des éclaircissemeiÉf
précis et définitifs, des expériences aussi nombreuses que variées : '*
« Dans toutes ces expériences, les croûtes prises sur des animaux
affectés de tondante étaient divisées au moyen des doigts et déposées,
après quelques légères frictions, sous le poil d'animaux d'âge varié.
Les sujets âgés se montraient réfractaires à la contagion, qui se manifestait,
au contraire, avec une très grande facilité sur les animaux
d un à deux ans, et particulièrement sur les veaux. La contagion était
plus certaine encore lorsqu'on avait soin d'humecter la peau, ou de la
(1, HORAND, in Rech. expérim. pour servir à l'histoire de l'herpès tonsurant chez les
animaux, par J. Vincens. Th. inaug. Paris, 1874.
(2) PFLUG, Wochensch. f. Thierheilk. und Viehzucht, 1871, p. 251.